BRUITAGE
Sous le baldaquin bleu du ciel
voici l’aube où la mer s’éveille…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Au long des plages désertées
les poissons reniés du jusant
s’offrent au renouveau du flot
et chantent !
tandis que s’étirent
bruissantes
les soles enfouies sous les empreintes
des ramasseurs nonchalants…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Sur le clavier des coquillages
les cormorans font leur concert.
Le vent se lève et fait vibrer
ses archets à l’orée des vagues…
Criiii Criiii Criiii Criiii
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
À petits cris de clarinettes
les mailles des filets dormants
s’épanouissent…
Les équilles jaillissent du sable
en jets de flûte
Fluche ! fluche ! flute ! fluche !
tandis que l’embrun s’amuse
à laver les mouettes…
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
Criii Criii Criii…
Kuo ! Kuo !
Sur les premiers rochers
les cymbales se brisent…
le voici revenu l’orchestre des noyés
chantant leur joie de ne plus vivre !
Kuo ! Kuo ! Criii Criii
La mer revient prendre son bien
de sable et de galets dociles…
Kirit Kirit Krââââ
Kuo ! Kuo ! Kuo !
Sur les plages délivrées d’enfants
l’océan fait jouer ses cuivres.
Vivez et palpitez mouettes !
dolentes et bavardes
qui jadis annonçaient le temps.
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !
crie le goéland cheminant
près du tourbillon mou des mouettes…
la mer revient prendre son bien
La mer arrive ! La mer est là !
Do, ré, mi, fa,
sol, la
Kuo ! Kuo ! Kuo ! Kuo !