Citation de fanfanouche24
N.D. : Ce qui frappe, en effet, c'est le caractère totalement autobiographique de ta proposition : à la question posée, qui touche à l'histoire de Faymoreau, tu réponds en livrant pour la première fois ta propre histoire.
certes, il y a la relation directe entre Faymoreau, ancien village minier, et tes origines familiales, le métier de ton père; mais j'ai le sentiment que cela n'explique pas tout. Cette histoire que tu racontes sur les vitraux de la Chapelle des Mineurs, il faut sans doute en chercher l'origine plus loin, dans la culture de l'Italie du Sud, d'où venait ton père. Plus qu'un catéchisme, les images de Faymoreau sont comme l'évocation d'un paradis perdu.
C.Z . : Quand j'étais enfant, je passais beaucoup de temps au jardin, avec mon père, et ce jardin ouvrier fut mon jardin d'Eden; C'est le lieu de l'illusion et de la désillusion qui renvoie immanquablement à la seule formule qui vaille : "N'oublie jamais d'où tu viens ".
Lorsque mon père était jeune, en Calabre, avant qu'il ne parte pour la guerre, il était conteur. Je crois que c'est là le fondement de mon éducation, avec l'image au centre de la transmission; alors que je ne savais pas lire, je regardais la -Solana- de Goya qui illustrait le Larousse de mon frère aîné. J'ai mis du temps à comprendre que mon rapport à la narration était directement lié au fait que mon rapport au monde, aux autres, passe obligatoirement par l'image.
C'est vrai qu'à Faymoreau tout me parle, la mémoire de la mine, bien sûr, mais jusqu'au chemin, bordé de jardins d'ouvriers, qui conduit à la chapelle. Au-delà du fait que je raconte ma propre histoire, l'iconographie générale renvoie à la fois au paysage et à l'histoire du village, et ainsi l'appropriation par l'autre en est facilitée. Je parle de la mémoire collective du village, vécue par chaque individu qui entre dans la chapelle; mais cette mémoire est aussi la mienne. (p. 14-15)
certes, il y a la relation directe entre Faymoreau, ancien village minier, et tes origines familiales, le métier de ton père; mais j'ai le sentiment que cela n'explique pas tout. Cette histoire que tu racontes sur les vitraux de la Chapelle des Mineurs, il faut sans doute en chercher l'origine plus loin, dans la culture de l'Italie du Sud, d'où venait ton père. Plus qu'un catéchisme, les images de Faymoreau sont comme l'évocation d'un paradis perdu.
C.Z . : Quand j'étais enfant, je passais beaucoup de temps au jardin, avec mon père, et ce jardin ouvrier fut mon jardin d'Eden; C'est le lieu de l'illusion et de la désillusion qui renvoie immanquablement à la seule formule qui vaille : "N'oublie jamais d'où tu viens ".
Lorsque mon père était jeune, en Calabre, avant qu'il ne parte pour la guerre, il était conteur. Je crois que c'est là le fondement de mon éducation, avec l'image au centre de la transmission; alors que je ne savais pas lire, je regardais la -Solana- de Goya qui illustrait le Larousse de mon frère aîné. J'ai mis du temps à comprendre que mon rapport à la narration était directement lié au fait que mon rapport au monde, aux autres, passe obligatoirement par l'image.
C'est vrai qu'à Faymoreau tout me parle, la mémoire de la mine, bien sûr, mais jusqu'au chemin, bordé de jardins d'ouvriers, qui conduit à la chapelle. Au-delà du fait que je raconte ma propre histoire, l'iconographie générale renvoie à la fois au paysage et à l'histoire du village, et ainsi l'appropriation par l'autre en est facilitée. Je parle de la mémoire collective du village, vécue par chaque individu qui entre dans la chapelle; mais cette mémoire est aussi la mienne. (p. 14-15)
