Pierre Parlant

Il ne faut surtout pas surtout pas regarder en premier les photographies d'Eric Bourret sans avoir pris quelques minutes pour lire la préface de Pierre Parlant, car celle-ci est essentielle pour comprendre la démarche du photographe qui a choisi de pas saisir des paysages, mais d'appréhender l'image photographique comme "un réceptacle de forme, d'énergie et de sens".



Ainsi, après cette très courte lecture, le lecteur pourra s'immerger pleinement au coeur de ces sites extraordinaires que sont Sainte-Victoire, Sainte-Baume et les Alpilles. Le photographe a délibérément choisi d'être au centre de l'endroit de chaque montagne qu'il saisit de son objectif. Les légendes figurant à la fin du livre (dommage qu'elles ne se trouvent pas au côté de chaque cliché car il faut une petite manipulation pour les affecter à un site) permettent de voir des lieux comme lorsque l'on s'y trouve en randonnée. C'est donc la pierre calcaire qui domine, toute proche, aussi bien sous la forme de falaise abrupte que de caillasse dans les pieds.



Le choix de la lumière hivernale, très pâle, avec de rares incrustations solaires, participe d'un ensemble très réussi qui vous emporte de signal en Bau, de vallon en pic, de plateau en col, pour une superbe randonnée dans des sites d'exception, parmi les plus beaux de Provence.

Ma durée Pontormo rassemble la contemplation de l'œuvre de Jacopo Carucci (dit Pontormo, 1494-1557), que l'histoire de l'art a classé dans le courant maniériste du XVIe siècle italien.

La lecture du journal ‒ bref ‒ du peintre, où se côtoient diverses observations, à la fois biographique, hygiénique et diététique.

Enfin excursion en Toscane, pour mettre à l'épreuve in situ ce qu'exige et permet chaque foi : la nécessaire présence du regardeur.



Livre inclassable, Ma durée Pontormo fait lui-même journal de cette épreuve du temps, du regard et du voyage.