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Citation de alzaia


"Te considères-tu comme un artiste ? demande Ben à George Brecht.
- Je ne pense jamais à ce que je fais comme étant de l'art ou pas. C'est une activité c'est tout.
- Tu ne penses pas qu'il est important d'être important ?
- Non, fait Brecht
- Ne penses-tu pas que la gloire est une choses importante ?
- Non
- Tu n'es jamais jaloux insiste Ben à qui un tel langage paraît totalement étranger
- Non répond Brecht avec le même détachement
- Tu n'es pas ambitieux ? insiste Ben
-Non, mais d'un autre côté, il n'y a aucune raison non plus de ne pas vouloir être important"
La question d'ego préocupe Ben qui revient à la charge :
- Aurais-tu été gêné si personne n'avait su que tu es le créateur de ton oeuvre ?
- Non, rétorque laconiquement Brecht
- Il me semble que tu veux dire que tu n'es pas égoïste
- Cela ne me semble pas une idée important, ni utile
- Ce n'est pas une idée importante, mais elle existe, n'est-ce pas ? argumente Ben
- Elle existe comme n'importe quoi si tu le désires. C'est toi qui dis que cela existe.
Ben veut savoir :
- Est-ce que le progrès existe ?
- Non, répond Brecht, le progrès n'existe pas. Et c'est pour cela qu'il est improbable de faire quelque chose de nouveau. Tout ici est nouveau. L'arragement de la lumière sur cette table, sur c'est lumière est nouveau
Brecht rit, car il sait que ce qu'il dit contrarie la pensée de Ben, pour qui le concept de nouveau est fondamental (...) Ben continue
- Mais (...) n'y a-t-il pas du nouveau en architectue, en peinture etc ?
- Non, ce ne sont que des arrangements différents, inébranlable. Par exemple, le Corbusier construit un nouvel immeuble et moi je bouge le journal d'ici à là. Les deux choses sont identiquement nouvelles. Ce sont des arragements. Tout ce qui se passe est simple réorganisation. Tout ce qui existe est simplement un processus.
Après cet échange philosophique, les deux hommes se lèvent et descendent boire un coup au bistroit sur le port où Robert Filliou les rejoint. Le vent apporte les odeurs de la mer et on entend les cliquetis des cordages et des mats. Les barques sont de toutes les couleurs, certaines fraîchement repeintes, et portent des prénoms de femmes.






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