Pierre de Lauzun

"Étude politique"



Ce livre ne raconte pas mais analyse la politique sans tomber dans les travers des clichés. La limite entre des principes conservationniste, progressistes et modernistes n'est pas si définie. L'auteur n'étudie pas la droite et la gauche d'un point de vue politique mais la liberté, l'éthique, le droit, la famille, l'éducation, les traditions.

Tout dépend comment individuellement nous avons une vision de ces valeurs (au sens large) et les répercutions sur la vie collective, sur l'humanité. Le rôle (ou la manipulation) des personnages (femmes ou hommes) politiques n'est pas anodin.

J'appréhendais une prise de partie de l(auteur mais je ne l'ai pas ressenti à la lecture. Je pense que c'est un livre qui se lit plusieurs fois pour une compréhension et un recul de toute cette richesse de connaissances.

Je lirai un autre livre de l'auteur : L'avenir de la démocratie.

J'avoue avoir eu du mal avec ce livre. Tout d'abord parce que la profession et la vision du monde de Pierre de Lauzun n'est pas la mienne, bien qu'il soit quand même argumentatif, ce livre n'est pas vide, soyons d'accord. C'est un livre assez difficile à la lecture, les intertitres aident à délimiter les idées. J'ai un mis un peu de temps à lire, et bien que je ne suis pas toujours d'accord, ça a eu le mérite d'être travaillé.

En choisissant cet ouvrage, je me doutais un peu qu'une vision partisane de la politique allait me déranger. Sa lecture laborieuse et indigeste m'aura donné raison.

Malgré les efforts de l'auteur pour démystifier le conservatisme politique, le libéralisme, le populisme ou encore les grandes notions chères à la droite ultra-conservatrice (famille, patrie, nation, autorité, identité nationale, etc.), cette réflexion n'a pas répondu à mes attentes sur un sujet essentiel: quelle politique voulons-nous pour assurer la cohésion nationale ? Elle est même aux antipodes de ma conception de la politique.

Tout au long de la lecture, j'ai senti planer le spectre d'un nationalisme boueux qui m'a rappelé toutes les thèses d'un Front national devenu Rassemblement national. Pour s'en convaincre, il faut lire les pages consacrées à la « nation et la démocratie », suivies de « l'immigration » et de la « question de l'islam » (pp. 154-168). On peut lire par exemple : « On voit notamment les méfaits de cette conception mythologique de droit du sol. Il est en effet totalement absurde de donner la nationalité (à vie et pour tous leurs descendants) à des gens uniquement parce que géographiquement leur mère a accouché chez vous. Cela ne posait pas de problèmes autrefois avec des populations qui soit s'assimilaient vite et sans hésitation, soit repartaient. Mais on ne peut pas accepter que des gens profitent du système national et y votent sans s'y sentir impliqués ou solidaires … » L'auteur parle ici des mères « blacks, arabes, prolétaires et musulmanes» contrairement aux mères européennes qui ressemblent davantage aux français de souche, celles de la communauté nationale (blanches, caucasiennes, bourgeoises et catholiques). Marine Lepen n'aurait pas mieux exprimé son programme idéologique.



Le titre déjà annonçait la couleur de cet essai: « Pour un grand retournement politique ». On pourrait croire qu'il s'agit d'une perspective au sens architectural; autrement dit quelque chose qui nous projette jusqu'au point de convergence. Mais, nous sommes plus ici dans la retrospective: une vue du passé pour (re)considérer le présent (sans avenir). le titre n'est pas non plus sans nous rappeler la théorie, sans en être, sur le « grand remplacement » du controversé Renaud Camus, l'auteur l'évoque, par timidité ou crainte d'y être associé, mais n'en dit pas grand-chose, ne se positionne pas, fait le mort en quelques sorte.

Enfin, ce titre me fait penser également à l'ouvrage de la toute aussi controversée Fatiha Agag Bouddjalat avec son ouvrage « le grand détournement »: un fourre-tout idéologique nourri par la haine et le ressentiment.



Remplacement, détournement, retournement, impossible de ne pas y voir trois discours qui mènent à des conclusions peu glorieuses et qui nous préparent à un avenir où une forme de démocratie théocratique, sous couvert de suprémacisme racial, s'installera en France et menacera la cohésion nationale.