Porfirio Diaz Corvalan

Un pont pour Besançon

Besançon, Besançon... trois minutes d'arrêt
Ô ville verte de Besancon
Vivent tes trottoirs et tes horodateurs
Vivent tes jolies filles et leurs dragueurs
Belle en été comme en hiver
Avec tes travaux et tes élus cons
Avec tes églises, avec tes ponts
Avec tes ponts oui... kebab de dinde
Un black accroupi marchande
Une femme à genoux quémande oui... il en est question
Gonorrhé, chancre, prostitution
C'est une honte pour la nation
Pour la nation oui... narguilé de fumier
Avec son panier fut renversée
Une vielle personne un vrai merdier
Un vrai merdier oui... attention ça glisse
Près des bistrots, près des église
Ça sent la merde, ça sent la pisse
Ça sent la pisse oui... matin et soir
Sur le banc dort le clochard
Le pigeon crève sur le trottoir
Sur le trottoir oui... crottes de chiens
Être érémiste, chômeurs ou mendiant
C'est la même chose quand on a faim
Faim oui... près du marché tout y est
La viande soûle sur l'escalier
Au bord du Doubs des mecs cassés
Des mecs cassés oui... cannettes de bière
Un soûlard vomit dans la rivière
Moi je baise dans une pissotière
Dans une pissotière oui... contrôle d'identité
Paranoïé, surveillé, soupçonné de dealer
Un sdf en difficulté résiste
Se fait tabasser, directement au panier
Directement au panier oui... ça fout les jetons
Grande rue, pavé, vitrines, béton
C'est la merde on se casse
Qu'on traverse le pont
Qu'on traverse le pont oui... et qu'on boive un pont
Un pont oui...
Pour calmer l'angoisse de Besançon
Pour le clochard et ses morpions
Pour casser la parano de Besançon
Pour ces beaux culs et ses dindons
Pour arrêter la galère de Besançon
Pour le SDF et le pigeon
Pour garder la nuit, le délire et la création
Pour vous tous, poètes de Besançon.