On finit par considérer ces actes [rituels] comme la commémoration de l’épisode [mythique], alors que l’épisode, inventé d’après les actes, est un moyen involontairement trompeur de les commenter, et qu’ils ont en eux-mêmes, antérieurement à tout commentaire, la valeur, l’efficacité sacrée qui restera toujours, plus ou moins confusément, la vraie raison de les accomplir.
En étudiant les fêtes dites d’Athéna en Attique, on découvre que les fêtes d’une divinité ont d’ordinaire existé par elles-mêmes avant que les divinités ne fussent inventées.
Ce qui est devenu le sacrifice pour dieux d’en haut n’était autre primitivement que la manière rigoureusement réglée de découper les viandes destinées à la consommation […] et d’évacuer les déchets en les détruisant par le feu.
Les surnoms de la déesse Athéna peuvent se répartir entre la souveraineté (Athnéa Polias, protectrice de la cité), la guerre (Athéna Niké = Victoire, Promachos = combattante en sentinelle, Enhoplos = en armes) et le travail (Ergané = ouvrière) ou la santé (Hygieia), ces deux dernières notions se trouvant rassemblées dans la très accueillante troisième classe.
N’opposons jamais pensée mythique et pensée rationnelle, puisque le mythe, explicatif par nature, veut déjà satisfaire la raison. Opposons pensée mythique et pensée scientifique, parce que le mythe se satisfait de l’explication, du seul fait qu’elle explique, tandis qu’en raison même de cela, la science s’en défie […].
La religion n’est pas dans ce qu’on raconte, mais dans ce qu’on fait.