Preston Blair

Tout le monde connaît Tex Avery... Enfin, je crois... Enfin, j'espère. C'est ce gros bonhomme borgne comme John Ford (comprenez seulement "borgne", n'est-ce pas, John Ford n'était pas si enrobé que ça) à la différence près que lui a perdu son œil dans une bataille de trombones tirés à l'élastique dans les studios d'animation, le fameux Termites Terrasse, de la Warner Bros dans les années 1930. On lui doit quelques adaptations ou transpositions célébrissimes de contes pour enfant traités avec une liberté de ton qui n'appartient qu'aux seuls temps de guerre - ses meilleurs films datent de la période correspondant à la seconde guerre mondiale - et à l'esprit particulièrement ado - désolé, je n'ai pas d'autres mot qui me permette de décrire la chose même si le rapprochement de ces deux mots : "adolescent" et "esprit" ME choque un peu vu le nombre astronomique d'adolescents que j'ai dû côtoyer pour mon boulot ces trente dernières années - d'ado - donc - américains - de surcroit - totalement libéré - le public ciblé, si j'ose dire, ce sont les jeunes soldats dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 23 ans, ne l'oublions pas.



Je pars de très loin pour chroniquer un livre signé Preston Blair mais sans cette longue introduction il serait difficile de resituer le personnage. Donc Tex Avery est réalisateur de dessin animé ce qui suppose derrière lui une structure de production un peu particulière - des nuées d’intervallistes, des femmes exclusivement pas maladroites en dessin qui ont créé toutes les images, une après l'autre de ces films - et surtout des artistes qui ont donné vie aux délires du bonhomme. Ou si on est un peu plus honnête, finalement, c'est le bonhomme Avery qui a organisé une mise en forme aux délires de ces artistes. Dans le lot, on trouve mister Blair. En quoi celui-ci est-il plus remarquable que les autres (si on oublie le fait qu'il signe le livre) ? et bien tout simplement parce qu'on lui doit l'animation de la pin up la plus sexy de toute l'histoire du dessin animé - pas la dégoulinante Jessica Rabbit mais la pétillante et ultra brulante Chaperon Rouge dans le film du même nom. Allez un autre film où Preston Blair s'est particulièrement distingué, c'est Fantasia. On lui doit l'animation du ballet des hippos et des aligators. Donc on retrouve dans ce livre la plupart des croquis qui ont rythmé les scènes des pachydermes aériens et de la rouquine excitée... et bien d'autres choses encore. L'efficacité pédagogique, puisqu'il s’agit quand même d'apprendre à faire un dessin animé, se situe surtout dans le fait que l'on a accès à l'intégralité de certaines animations ce qui permet de les étudier image par image. Pour ce qui est des commentaires écrits, ils me paraissent vraiment trop courts et superficiels pour servir vraiment à quelque chose. Un bouquin à posséder ? Moi, je l'ai. Est-ce qu'il m'a servi ? Pas tant que ça ! Mais c'est peut-être parce que quand j'ai pu mettre la main dessus ma carrière d'animateur et d'auteur de bouquin pédagogique sur l'animation était déjà loin derrière moi.

Très intéressant et instructif, il est clair qu'il s'avère être une mine d'or pour les jeunes dessinateurs qui souhaitent apprendre l'animation classique et même la 3D. Il apporte beaucoup d'aide et de conseils pour savoir dessiner des corps, leurs proportions, aussi des erreurs à éviter, pour donner l'idée de mouvement. C'est un formidable outil pour se lancer dans le dessin qu'on soit néophytes ou plus aguerri..
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