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Critiques de Quentin Muller (18)
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Les esclaves de l'homme-pétrole

Sous-titré « Coupe du monde 2022 au Qatar, les coulisses d'un esclavage contemporain », ce document ne se limite cependant pas à une enquête sur le sort des travailleurs migrants exploités, parfois jusqu'à ce que mort s'ensuive, sur les chantiers de construction des stades de foot.

L'enquête est certes centrée sur le Qatar et sa « Zone industrielle » où les travailleurs sont parqués dans des « logements » indécents, mais elle balaie un spectre plus large, qui s'étend à toute la zone du Golfe, et à toutes les catégories de travailleurs (hommes, femmes, secteurs de la construction, de la sécurité, du petit commerce, du travail domestique et même celui de la chair à canon dans des guerres sales, en Lybie par exemple). le livre décrit les conditions de travail épouvantables, les logements insalubres, la nourriture inadaptée, l'eau insuffisante et polluée (au point de provoquer des insuffisances rénales souvent mortelles à terme). Il montre aussi toute la pression qui pèse sur les migrants, dont les salaires sont très souvent le seul moyen de subsistance pour toute leur famille restée au pays, la pression et les (fausses) promesses d'enrichissement facile qui les poussent à quitter leur pays, à enchaîner deux ou trois boulots ou les heures supplémentaires pour gagner un peu plus, qui les empêchent de rentrer chez eux avant d'avoir gagné suffisamment d'argent, sous peine de déshonneur. Cette migration apparaît particulièrement cruelle pour les jeunes femmes, souvent très mal informées, recrutées par des agents véreux, et qui atterrissent, dans le pire des cas, dans des réseaux de prostitution. Et qui, quand elles parviennent à rentrer dans leur pays, enceintes ou avec un enfant né d'un viol, sont abandonnées à leur sort, sans ressources, reniées par leur famille et le poids des traditions.

Accidents, maladies, suicides, maltraitances physiques et mentales, solitude, séparation d'avec la famille pendant des années, humiliation, déshumanisation, telles sont les conséquences de la misère dans les pays d'origine de ces migrants, du sud-est asiatique à l'Afrique de l'ouest.

A cet inventaire, les auteurs ajoutent des témoignages plus ou moins hypocrites de dirigeants et d'entrepreneurs du Golfe ou de diplomates (coincés entre la real politik et les droits humains), et ceux, désabusés et impuissants, de membres d'ONG qui aident les migrants sur place ou une fois rentrés au pays, ou de politiciens des pays d'origine, conscients à la fois des enjeux humains et des retombées économiques positives générées, dans leur propre pays, par l'afflux d'argent des migrants, qui permettent parfois la survie ou le développement de toute une région (cf l'exemple du Kerala).

Pour ce livre, les auteurs ont interrogé une soixantaine de travailleurs et de membres de leurs familles à travers différents pays. Une enquête menée dans des conditions logistiques compliquées et dangereuses, sans compter les risques pris pour leur propre sécurité et surtout celle de leurs fixeurs locaux et des personnes interrogées dans les différents pays du Golfe. « Informer, mais à quel prix ? », se demandent les auteurs. Quoi qu'il en soit, cet ouvrage est un document nécessaire, qui fait prendre conscience que cet esclavagisme moderne va bien au-delà d'une question d'offre et de demande de travail.



En partenariat avec les Editions Marchialy via Netgalley.

#LesEsclavesdelhommepétrole #NetGalleyFrance
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Traducteurs afghans

Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont déclenché une guerre en Afghanistan contre le régime taliban, suspecté de soutenir Ben Laden, le cerveau des attentats. Les Américains ne sont pas les seuls à débarquer dans le pays, mais s'appuient sur une coalition internationale, dont la France fait partie. Sur place, l'armée française a besoin de traducteurs et embauche donc des dizaines de "tarjuman" ("traducteur", en langue dari), ainsi que des chauffeurs, des cuisiniers et d'autres petites mains pour la logistique et la manutention. Ces Afghans, qui deviendront parfois de vrais soldats, s'engagent aux côtés des troupes alliées par conviction, contre le régime taliban, dans l'espoir de contribuer à un avenir meilleur pour leur pays. Quitte à se faire mal voir des intégristes.



A partir de 2012, la France se retire progressivement de la coalition et d'Afghanistan. Peu embarrassée de loyauté, elle abandonne sur place les autochtones qui l'ont aidée, sans se préoccuper de leur sécurité. Car ces tarjuman et leurs familles sont désormais potentiellement en danger de mort, considérés comme traîtres par les talibans et autres intégristes.



Ce roman (ou plutôt document) graphique fait suite à l'enquête sur place des deux auteurs, journalistes, et retrace le parcours de trois de ces tarjuman, depuis leur engagement auprès de l'armée française jusqu'au dédale politico-administratif pour obtenir un visa et le statut de réfugié en France.



Il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'originalité dans le style ou la forme : on se contente de raconter sans chercher la belle phrase, c'est factuel et terre à terre. le dessin aussi est sobre, en noir et blanc, pas particulièrement séduisant. On sent bien que l'intention des auteurs est de dénoncer l'attitude honteuse de la France, qui aura accordé des visas au compte-goutte, vis-à-vis de tous ceux qui lui ont pourtant rendu de précieux services en Afghanistan, parfois au péril de leur vie. On ressent aussi leur consternation et leur indignation (louable et nécessaire) face à cette trahison et ce scandale humanitaire. L'Histoire repasse les plats, ce ne sont pas les harkis qui diront le contraire.



Publié en février 2020, cet ouvrage est à nouveau cruellement d'actualité (mais pourquoi cela ne s'arrête-t-il jamais?), et ce qu'il dénonce ne se limite sans doute pas à la France.
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Traducteurs afghans

Ce roman graphique pose la question de prise en charge par la France des personnels afghans ayant travaillé pour les services français et le bilan n'est pas en faveur de l'hexagone.

Mais au-delà de cette question qui devrait être mieux prise en compte, une autre sous-tend: comment continuer à envoyer nos soldats sur des terrains de guerre puisque l'Histoire nous apprend que les locaux finissent par "mettre dehors" l'armée et dans certains cas s'en prendre à la population sur notre territoire avec attentats, radicalisation et répression.

La géopolitique et les accords économiques ont parfois bon dos.

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Traducteurs afghans

Le sujet du livre nous soumet un problème épineux : celui de l’abandon de l’état (français en l’occurrence) de ses « recrutés locaux » dans des zones « à risques » voire en guerre.



Dans cet album, il est question précisément des traducteurs afghans, mais on peut étendre et généraliser cet état de fait à bien des pays à travers le globe ; c’est un vrai problème mondial et non plus uniquement français.



Dans chaque pays, des « autochtones » font le choix (ou pas) d’aider les forces armées censées venir les « libérer » ou du moins éradiquer un problème existant. Le souci c’est que lorsque qu’un désengagement est amorcé, les « collaborateurs » de l’armée se retrouvent sans protection, dans leur pays où ils sont alors considérés comme des « traitres ». Et pas seulement des traducteurs mais aussi des chauffeurs, des manutentionnaires, des cuisiniers, des agents d’entretien etc…



A titre informatif et pour donner un autre exemple, il faut dire que les « tutsis » employés dans les Ambassades de différents pays en ont fait les frais directs en se faisant massacrer par les Hutus devant les portes (dont l’armée avait refusé l’ouverture) desdites ambassades…



On voit que le problème n’est donc pas nouveau… le livre fait aussi mention des « harkis » d’Algérie et des « hmong » du Vietnam… L’Histoire a la mauvaise idée de se répéter… Et rien n’est jamais « pensé » pour l’ « après » ; égoïsme, individualisme, j’men-foutisme ?



La BD est aussi noire qu’en est le sujet. Les dessins illustrent parfaitement les propos. Je pense qu’ils sensibilisent bien les lecteurs à la problématique de ces « laissés pour compte », soulignant la précarité de leur situation, les dilemmes auxquels ils sont exposés et enfin le danger qui pèsent sur eux dès que leurs « employeurs » temporaires ont plié bagages…



Ici, il ne s’agit pas d’une BD philosophique où l’on pèserait le pour et le contre, le bien ou le mal, mais d’une sorte de reportage de guerre établissant des constats. Très réussi, on comprend parfaitement la situation.



A mon sens, cet album a quand même un peu « édulcoré » la partie de celui qui opte pour la migration et son long périple pour arriver à bon port… La réalité est bien plus épouvantable encore. Mais c’est vrai que tel n’était pas le centre du sujet…



Un beau témoignage, donc, des difficultés rencontrées par les réfugiés (ou ceux qui pourraient y prétendre), une bande dessinée pour adultes ou young-adults il me semble.



Un grand merci aux éditions « La boite à bulles » et à la Masse Critique de Babelio de m’avoir fait confiance pour cette lecture très instructive et réaliste.

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Traducteurs afghans

La Boîte à Bulles a eu une riche idée pour nous aider à y voir plus clair sur la situation afghane, mettre à disposition des lecteurs 2 albums qui nous éclairent. (lien en commentaire)



Celui-ci date de 2020 et parle des traducteurs afghans employés par l’armée française et laissés pour compte au moment du désengagement de la France en 2012.



Le récit suit le chemin et la vie de 3 « tarjuman ». Il s’agit d’un travail journalistique, des photos viennent même apporter une touche réelle au récit tracé dans un noir et blanc semi-réaliste bienvenu. De leurs débuts, leur engagement, on suit ensuite leurs différentes missions dont certaines clairement périlleuses. Ces traducteurs deviennent de véritables soldats, armés et entrainés.



Cette situation ne sera évidemment pas bien vue de tout le monde et ne manquera pas de les mettre en danger une fois l’armée française désengagée. Quelle solution pour eux ? Demander le statut de réfugié, un nouveau parcours du combattant…



Au final, un album riche en enseignements et profondément humain, un grand merci à la Boîte à Bulles !

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Traducteurs afghans

Après le 11 septembre 2001, les États-Unis entrent en guerre contre les talibans en Afghanistan suivis par certains pays dont la France. Sur place l'armée a besoin de traducteurs, les tardjuman. D'abord simples traducteurs, ils deviennent de vrais soldats participant à certaines opérations. Lorsqu'en 2012, la France se retire d'Afghanistan, elle les oublie, n'en rapatrie que quelques uns, les autres restant au pays au péril de leur vie et de celles de leurs proches menacés par les intégristes.



La France a la mémoire courte et soixante ans après les harkis, elle refait le même coup avec les tardjuman. Moins nombreux, environ 800, certains sont encore en Afghanistan, toujours menacés de mort. Ce roman graphique -ou plus exactement enquête graphique- dénonce ce manquement terrible des autorités françaises qui jouent avec les vies de ceux qu'elles emploient, cherchant ensuite des raisons souvent fallacieuses pour ne pas les autoriser à vivre sur notre sol.



Quentin Müller et Brice Andlauer ont mené une enquête, rencontrant des tardjuman en France et en Afghanistan, ainsi que des personnes qui les défendent. Ils construisent un scénario implacable absolument pas à l'honneur de la France.



Le dessin est sobre, pas chargé, je n'irai pas jusqu'à dire minimaliste, car il y a des décors, géométriques souvent très carrés, le trait est clair, pur, rien n'est superflu. Ce sont des dessins précis en noir et blanc qui appuient le scénario par leur simplicité et leur sobriété.



Roman graphique très documenté qui fait forte impression, qui parle du manque d'humanité et de reconnaissance d'un pays face à une grosse poignée d'hommes auxquels il aurait été tellement simple et naturel de proposer une autre vie.
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Traducteurs afghans

Un roman graphique qui soulève un voile sur le comportement de la France vis a vis de ceux qu'elle a engagé comme traducteurs sur place, lors de l'intervention en Afghanistan , ces mêmes qu'elle a abandonné aux menaces et vindicte des talibans lorsqu'elle est repartie alors que sur place , ils menaient des opérations comme les soldats français . La France, les idéaux qu'on affiche bien hauts et la réalité du terrain....Il a fallu que l'affaire soit médiatisé en France avec un collectif d'avocats pour qu'un quart d'entre eux puissent avoir un visa de réfugiés politiques...

Le trait est sympa. Se lit assez vite , en une heure tout au plus .
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Traducteurs afghans

Un avis que je poste en retard, toutes mes excuses à Babelio et aussi et surtout aux éditions La Boîte à Bulles grâce auxquels j'ai pu découvrir cette très bonne BD.

Une lecture utile et nécessaire sur le sort que connaissent encore bon nombre de traducteurs laissés à leur sort suite au départ de l'armée française du pays en 2012.

J'avais vaguement entendu parlé, il y a quelques temps, de toute cette "affaire", et lire cette bande dessinée m'a surtout donné envie d'aller plus loin dans la compréhension de ce qui s'est joué (et se joue toujours) pour ces hommes qui ont servi avec bravoure et dévouement l'armée française, et qui en contrepartie ont été totalement abandonnés.



Cet ouvrage et un petit bijoux, un travail sensible et très documenté, bref, à découvrir !

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Traducteurs afghans

Témoignage inattendu pour moi que celui troussé dans « Traducteurs Afghans ». Je remercie les éditions « La Boîte à Bulles » pour l’envoi du livre via les masses critiques Babelio.



Riche et diversifiée, cette maison ne cesse de se risquer sur des sujets peu racoleurs. Même si le témoignage et l’autofiction ont le vent en poupe en ce moment, force est de constater qu’un ouvrage de bande dessinée sur des traducteurs afghans en plein conflit, n’est pas un créneau que beaucoup auraient tentés. Bravo pour ce courage.



Dans le contenu, j’avoue garder quelques réserves sur le dessin de Pierre Thyss qui ne me parle pas du tout. Simpliste, peu généreux, empruntant au manga, il me manque une patte, une touche personnelle, du relief. J’aime autant le flamboyant que le laid, mais là, rien de tout cela : l’ensemble me paraît froid, fade, sans saveur. Très peu de décors, cette viduité du détail donne plus l’impression de simplifier le travail, plutôt que le sentiment d’une recherche de l’épure.



De même côté dialogue, on cherche vainement une tournure de phrase à glisser en citation. C’est peu inspiré, plat. On sent que l’accent n’a été mis que sur la narration. On s’en contentera, donc, puisque le témoignage est intéressant et constitue une proposition assez forte pour porter sur le devant de la scène des traducteurs de l’ombre, qui risquent leurs vies pour l’instauration de la paix. Peu mieux faire donc. Le fond ne fait pas tout. Il s'agirait de ne pas négliger la forme.
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Traducteurs afghans

De nombreux Tarjuman (traducteurs) afghans ont aidé les français pendant la guerre après les attentats de 2011. Après leurs missions ils ont tous été menacés ou tués par les Talibans. La France leur a pour la plus part refusé de délivrer un visa pour leur famille en danger de mort.

Cet album raconte l'histoire de trois d'entre eux. Ponctué de véritables témoignage les auteurs relates la lenteur de l'administration française, la xénophobie et les promesses non tenues.
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Les esclaves de l'homme-pétrole

Alors que le Monde de ce dimanche 9 octobre 2022 prétend remettre en cause la réalité du nombre de travailleurs morts au Qatar, en apportant au débat des analyses vétilleuses de l'Organisation Internationale du Travail (on se demande parfois si le rôle de cette dernière est bien de défendre les ouvriers...), alors que dans le même journal, un article suivant, conclut trop rapidement à "l'impossibilité" du vrai boycott du Mondial (la non-participation d'une ou plusieurs des équipes sélectionnées), comme s'il importait à coups d'arguments d'autorité d'en empêcher la seule imagination, le livre de Sebastian Castelier et Quentin Müller rappelle opportunément d'emblée les plus de 6500 morts d'ouvriers, essentiellement asiatiques et africains, sur les chantiers des stades ou des multiples infrastructures nécessaires à la tenue de cette absurde Coupe du Monde dans le désert. Les deux journalistes donnent la parole aux travailleu(r/s)es qu'ils ont rencontré(e)s, quasi clandestinement sur place, mais aussi à leurs familles restées au pays, qui ont vu partir ou envoyer leurs enfants vers le pire des destins, quand elles attendaient de cet exil de travail un supplément vital pour les aider à vivre et à investir localement. Le reportage, nourri du regard qu'ils portent, sans complaisance mais sans exagération non plus, sur la réalité des zones industrielles du Qatar, des camps de logements, de la misère et des maladies subies, sur les viols et l'humiliation vécus souvent au retour, sur l'enfermement domestique des femmes, bref sur tout ce qui constitue la figure d'un esclavage moderne, assumé dès lors qu'il permet la poursuite et l'amplification du capitalisme et de la surconsommation de "l'homme-pétrole", l'envers d'un système économique que nous préférons ne pas voir quand nous ne le tolérons pas. Au-delà du seul Qatar et de la perspective proche du Mondial, les journalistes donnent aussi la parole aux opposants politiques des régimes en place dans la péninsule arabique, rappelant aussi bien l'obscurantisme têtu qui régit l'organisation sociale ou familiale que l'absolu manque de liberté sexuelle, évoquant leur combat courageux et sans cesse réprimé. Un livre qui porte une parole essentielle au moment où la résistance au spectacle dramatique d'un Mondial de foot désastreux au vu de ses conditions aussi bien du point de vue des droits de l'homme que de celui de l'écologie, mais une parole importante aussi pour l'après, avec l'espoir qu'un jour puissent évoluer nos consciences et celles des dirigeants de ce coin du globe, même si cela semble assez mal parti, avec l'annonce des Jeux Asiatiques d'Hiver en 2029 en Arabie Saoudite! Et puis, c'est encore l'occasion de saluer l'excellent boulot des Editions Marchialy, poursuivant avec ce vingt-huitième livre la publication de reportages ou récits culturels toujours passionnants sur des sujets politiques, souvent liés aux questions de migrations, ou de mémoire culturelle d'un lieu!
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Traducteurs afghans

la bd reportage est à a bande dessinée ce que le film documentaire est au cinema permettant de mettre en lumiére des questions sociétales ignorés du grand public C est le cas du triste sort réservé aux traducteurs afgfans ayant servi dans les rangs de l armee française jusqu en 2012 .En pliant bagage et en se retirant de Kaboul , les troupes tricolores les ont " oubliés " sur place , les laissant seuls face aux menaces de represaille. La naivété des dessins de traducteurs afghans n enleve rien à la violence de l attitude de la patrie des droits de l homme

sur les 800 ressortissants afghans qu elle a employé , la France n en a acceuilli que 250 à la fin du conflit. Qader n a pas eu cette chance , il est mort dans un attentat suicide le 20 octobre 2018
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Les esclaves de l'homme-pétrole

"Les Esclaves de l'Homme Pétrole" explore de manière saisissante la vie des travailleurs immigrés au Qatar. Les journalistes Quentin Müller et Sebastian Castelier utilisent des témoignages poignants pour dépeindre la réalité de ces travailleurs issus de pays économiquement fragiles, exploités par des nations prospères comme le Qatar.



Ma première lecture de 2024, cet ouvrage se distingue comme une lecture incontournable, rivalisant peut-être avec "JFK" de Jim Garrison, en terme d’écriture. Les auteurs, grâce à leur expérience journalistique, présentent une vision authentique, exposant les côtés sombres du Qatar, autrefois idéalisé.



En interrogeant pourquoi ce pays continue d'attirer malgré ses problèmes, le livre incite à une réflexion approfondie. En résumé, "Les Esclaves de l'Homme Pétrole" offre une critique captivante, invitant à repenser nos perceptions et à approfondir notre compréhension des enjeux mondiaux cruciaux. Ici, la coupe du monde au Qatar.
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Les esclaves de l'homme-pétrole

Nous sommes à moins d'un mois du début d'un évènement planétaire majeur au niveau sportif; la coupe du monde de football. Sauf que cette fois ci, son lieu d'exécution fait polémique. Elle se déroulera au Qatar, dans des stades climatisés. Au delà des conditions d'attribution de la coupe du monde qui font l'objet d'enquêtes journalistiques comme sur le média en ligne Blast!, c'est aussi la question des conditions de vie de milliers de travailleurs migrants qui ont saigné sang et eau pour bâtir les infrastructures nécessaires. "Les esclaves de l'homme-pétrole", paru aux éditions Marchialy, Sébastian Castelier et Quentin Müller nous éclairent sur ces femmes et hommes de l'ombre, esclaves des temps modernes.



En 50 ans, un pays comme le Qatar a développé son pouvoir économique et construit des infrastructures gigantesques en plein désert. Comment? Grâce à des millions de travailleurs venus d'inde, du Népal, des Philippines ou de pays africains comme le Kenya, le Soudan ou encore l'Ouganda. Grâce à des agences rabatteuses mais aussi ces états comme le Népal, les petites mains bon marché ont accompli de bases besognes au péril de leur santé, voire de leur vie. Près de 10000 morts par an de travailleurs asiatiques. Et que dire de la kafala, ce système issu de l'empire colonial britannique qui empêche la liberté de mouvement des travailleurs, les prive de leur passeport.



Les deux journalistes spécialistes du Moyen-Orient ont recueilli une soixantaine de témoignages de femmes et hommes travaillant ou ayant travaillé au Qatar, Arabie saoudite ou Koweït dans la construction ou au service des familles en tant que domestiques. Ils dépeignent tous la rudesse des rapports, des conditions d'accueil exécrables, dormant dans des hangars en zone industrielle. Il y a une exploitation de la misère humaine avec même une institutionnalisation avec des villages de la province indienne du Karbala qui ne vivent que grâce à cette diaspora. L'exploitation va même jusqu'au viol des femmes et la honte qui pèse sur elles les empêchent de revenir. Bien que la focale se porte dans les médias sur les 6500 morts des stades, les auteurs montrent bien que ce n'est malheureusement qu'un versant d'un système établi depuis des décennies avec des complicités à tous les niveaux. La diversité des témoignages et des situations humanisent ces femmes et hommes qui ne cherchent qu'à survivre, emportés par les rêves d'une vie meilleure qui leur est vendu et qui subissent ou ont subi un système féodal au prix de leur vie.


Lien : http://www.rcv99fm.org
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Traducteurs afghans

Je ne connaissais pas du tout cette partie de l'histoire. Ce livre est une alerte, une protestation, un cri d'injustice et douleur. L'état français a abandonné à leur sort des centaines de traducteurs afghans qui voulaient seulement se battre pour leur pays et leurs valeurs. C'est choquant. Et c'est important d'en être au courant pour essayer de faire en sorte que cela ne se répète pas.
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Les esclaves de l'homme-pétrole

J'ai découvert l'auteur, Quentin Muller, sur les réseaux sociaux, à travers notamment ses reportages sur le Yémen ; c'est donc avertie et curieuse que j'ai acheté ces esclaves de l'homme pétrole, sorti à point nommé peu avant la coupe du monde de football au Qatar.

Le livre consiste en une grande compilation d'entretiens dévoilant les ramifications qui sous-tendent l'économie des pays du Golfe, dont la population richissime se borne à employer une population immigrée paupérisée, quand elle n'est pas martyrisée. On voit apparaître un réseau où Soudanais, Ethiopiens, Malgaches, Ougandais, Kenyans, Népalais, Philippins et j'en oublie probablement, convergent vers le Golfe volontairement ou non, pour y travailler et soutenir leurs familles restées au pays.



Les raisons et les modalités de départ sont multiples, des départs encouragés par les pays d'origine aux mensonges proférés sur les salaires et les tâches attendues sur place : c'est tout un système mis en place, avec entretien de la pauvreté, agents de migration, échange de devises et endettements des travailleurs pour être acheminés sur place. le Népal et son système féodal d'« Haruwa-Charuwa » en est un exemple ; les terres étant détenues par une minorité qui exploite les paysans endettés envers elle, et dont les recettes envoyées par les travailleurs népalais à l'étranger représentent près d'un quart du PIB…



Parmi les thématiques abordées par les interviewés, on retrouve sans grande surprise l'invisibilisation totale des travailleurs dans le Golfe, les accidents mortels maquillés en problèmes respiratoires, la vulnérabilité extrême des femmes, les viols et agressions, les violences, la prostitution jamais bien loin entretenus par le système de kafala, où les travailleurs étrangers sont mis sous tutelle de leurs employeurs. Un esclavage en bonne et due forme finalement, reconnu à demi-mots par les quelques diplomates qui ont accepté d'avoir été interrogé par les auteurs.



Autres exemples glaçants, celui de Soudanais engagés pour être « agent de sécurité », et qui sont en fait envoyés au choix dans le désert libyen pour soutenir Haftar, ou au Yémen en appui de l'Arabie Saoudite, ou encore celui des femmes violées par leur employeur et tombant enceintes, forcées de retourner dans leur famille où elles perdent tout statut social et considération.



Bref, un livre aux témoignages bien dégueulasses, que j'aurais souhaité un peu plus analytique, mais qui a le mérite de donner la parole et plus de transparence sur des pratiques que l'on s'efforce de ne pas dénoncer, mais aussi sur les conditions dans lesquelles vivent les Qataris eux-mêmes, certes riches de dollars, mais bien peu de liberté. Révoltant.

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Les esclaves de l'homme-pétrole

Livre des instructifs sur les conditions d'esclavage des " travailleurs" dans le golfe.

Un travail énorme pour donner la parole à ces travailleurs. Cependant il manque quelque choses d'inabouti.

Comme le dit un des citoyens quatari, les auteurs dénoncent le système d'exploitation des travailleurs sans s'attaquer à l'éléphant dans la pièce

La misère des candidats à l'immigration, l'incompétence de leurs états, la complicité et la compromission des pays occidentaux "drogués" au pétrole
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Les esclaves de l'homme-pétrole

Le Qatar était sous le feu des projecteurs à cause (grâce à) de la Coupe du monde de football 2022. Loin du débat fallait-il ou non regarder ce match (question qu’il aurait fallu se poser il y’a 10 ans 😒), ce livre nous parle avant tout de la question du travail dans les pays du Golfe. Ces pays ont pour la plupart été construit grâce à une main d’oeuvre bon marché et provenant de pays du Sud pauvres.

Les auteurs s’intéressent à donner la parole à une grande partie des protagonistes : travailleurs, agents d’ONG, familles des victimes,…



J’ai trouvé cette enquête très instructive. Les auteurs démontrent tous les rouages qui contribuent à ce que le système de cet esclavage moderne perdure. Les gens quittent leur pays pour pouvoir donner une meilleure vie à leur famille car leur pays d’origine ne le leur permet pas. Attirés par des promesses d’argent, de vie meilleure ; ils se retrouvent pris dans un engrenage sans fin et qui peut les mener à leur mort.

C’est un livre qui nous montre l’envers du décor et qui donne une parole à ces travailleurs.
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