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Citation de drolsoahc


Pourtant, une fleur ne choisit pas de vivre. Pas plus cela que ses conditions d’existence. Alors elle se tient là, debout, à attendre une contemplation qui ne viendra peut-être jamais. A attendre qu’on la cueille, qu’on l’écrase ou même qu’on l’aime, allez savoir. Une fleur, ça peut faire toutes les grimaces du monde qu’elle veut bien faire, ça peut se faire aussi jolie qu’elle veut, ça doit toujours attendre qu’on vienne vers elle. Pas le choix. Elle est plantée droite en terre, au mieux serrée dans un petit pot qui lui permet de voyager un peu, et elle attend. C’est lourd, une vie de fleur. C’est pour cela qu’on leur donne de l’engrais, du bon ou du mauvais. C’est pour cela qu’elles en réclament, lorsque leur propre sève ne leur suffit plus. Parce qu’alors elles poussent, poussent, poussent toujours sans avoir besoin d’y penser. Mais souvent, trop souvent, les fleurs poussent autant qu’elles le peuvent, elles dansent même à l’occasion d’un léger souffle de vent, et personne ne vient les voir. On n’a plus le courage d’aller aux fleurs, de nos jours. On se contente d’en commander des toutes coupées chez le fleuriste. C’est triste. C’est tristement triste. Les balades se meurent ainsi, tandis que les derniers des amateurs enchantent encore, sans grande conviction, les derniers hymnes aux fleurs, les dernières ballades aux promenades, de quelques notes qui ne sont plus qu’un ersatz de parfum. Les fleurs aussi. On ne s’en rend pas compte, mais on tue les dernières fleurs en n’allant plus les chercher…
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