Et si la solution passait par les territoires ?
La production culturelle (littéraire et cinématographique) sur le thème du changement de modèle de civilisation, plus sobre en énergie, plus humaine, plus solidaire, illustrée par d'innombrables expérimentations et projets locaux partout dans le monde, est florissante :
Citons en exemple des films comme « Demain », « En quête de sens », « L'urgence de ralentir », « Nouveau Monde », « Qu’est-ce qu’on attend ? »…
Ces films ont le formidable mérite de montrer que d'autres modes de vie sont possibles, que cela ne relève donc pas de l'utopie.
Reste pourtant souvent en suspens la question du changement d'échelle : comment ces projets peuvent influencer, transformer le système économique actuel ?
Avec « Made in local. Emploi, croissance, durabilité : et si la solution était locale ? » Raphaël Souchier, nous aide à franchir un palier.
Raphaël Souchier, consultant européen, nous partage sa riche expérience d'explorateur des solutions économiques, écologiques et sociales innovantes, pouvant nous faire passer du « tout Wall Street » (c'est à dire du pouvoir du capitalisme financier, de l'économie suicidaire actuelle) à la revivification des territoires, au local, au respect de l’environnement
En s'appuyant sur les travaux de l'économiste américain Michael H. Shuman, Raphaël Souchier développe le concept d'économie locale vivante.
Cette économie, comme son nom l'indique, vise à redonner vie à des territoires souvent devenus de
plus en plus dépendant de la mondialisation financière et des grandes multinationales faisant la pluie et le beau temps sur leur devenir.
L'économie locale vivante, c'est chercher (sans tomber dans l'autarcie) à rendre le territoire plus autonome par rapport au reste du monde, c'est chercher à substituer par une production locale une partie des importations.
Dans quels domaines la production locale pourrait remplacer les importations ?
« Le renforcement des économies locales s'appuie sur les secteurs d'activités qui répondent à des
besoins fondamentaux de la population : se nourrir, se loger, disposer d'énergie, financer les
entreprises, produire des biens et des services » (par exemple, le concept de souveraineté
alimentaire souvent évoqué pour les pays du Sud pourrait également s'appliquer à nos territoires du
Nord)
Surtout cette économie peut être plus efficace, plus respectueuse de l'écosystème, plus riche en
emploi que l'économie dominante actuellement.
Le local d'abord pourrait en être sa devise. Toute une série de thématiques sont approfondies
montrant l'intérêt de recourir autant que faire se peut au local :
Les systèmes locaux de nourritures (circuit-court, agriculture biologique et de proximité..) :
« Les systèmes locaux de nourriture sont un modèle pour l'avenir. Ils combinent hausse des revenus
des producteurs, renforcement et diversification de l'économie locale, propriété locale des
entreprises, création d'emplois, santé, traçabilité, résilience accrue de la société et rétablissement
des écosystèmes » ;
La finance locale : « les banques éthiques, locales, et/ou publiques ont démontré qu'elles savaient
être à la fois plus solides, plus utiles à l'économie, plus rentables pour l'investisseur et plus
respectueuses de la vie. » ;
L’énergie locale : « les réseaux énergétiques centralisés et à sens unique du siècle dernier devraient
se voir progressivement relégués par la révolution énergétique en cours, fondée sur l'autoproduction
et les réseaux intelligents. S'appuyant sur ces réseaux, celle-ci va dans le sens de la création d'emploi
et d'une autonomie locale accrue. »
C'est ainsi une sorte de révolution copernicienne que nous propose l'auteur.
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