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Citation de enkidu_


Pour la science « orthodoxe », la vie apparaît à partir de combinaisons chimiques, la conscience à partir de circulations nerveuses qui, en elles-mêmes, n’ont absolument rien de commun avec ce que l’homme, comme être vivant et conscient, éprouve être d’une façon immédiate.

Mais que gagne-t-on en intelligibilité à cette nouvelle politique ? La satisfaction obtenue est tout aussi illusoire, que l’on explique par le semblable, mythiquement, ou par le « tout différent », magiquement. Qu’un être vivant et conscient soit expliqué par un grand Être, vivant et conscient, ou qu’il soit expliqué par un jeu d’atomes qui n’ont absolument aucun caractère de vie ou de conscience, dans l’un comme dans l’autre cas, on pose tout simplement une existence miraculeuse reposant, soit sur une préexistence mythique, soit sur une apparition magique.
(…)
L’Homme théomorphe des existentialistes est un Dieu négatif, anti-créant, qui au lieu de faire apparaître l’être dans le néant, par opération magique, fait apparaître le néant créateur dans l’être, par une opération non moins magique. Mais on voit mal en quoi la métaphore du creux dans le plein est supérieure à celle du plein dans le creux.

On est toujours dans la métaphore, la magie, et même – car les extrêmes se touchent et s’impliquent – dans la mythologie. De même que le Dieu mythologique créé magiquement en prononçant un mot, la magie pure retourne à la mythologie : « L’Un respirait sans souffle, enfermé dans le Vide. Accédant à l’Être, il prit alors naissance par le pouvoir de la chaleur(1). » La philosophie existentialiste ressemble à une traduction « en négatif » de cet hymne védique : « L’En soi était enfermé dans le Plein. Le Pour soi, la Conscience humaine, prit alors naissance par le pouvoir du Néant. »

Heidegger a inventé un vocabulaire imposant, sorte de théogonie abstraite, où les diverses formes grammaticales du verbe « être » remplacent le Chaos, Chronos, Zeus, et Gaia.

(1) Atharva Véda, X, 129. (pp. 10-12)
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