Tante Victoire sortit avec elle et l'accompagna jusqu'au petit routin, où la mère Devaud reprit seule le chemin du retour à travers champs. Lorsqu'elle y fut arrivée, elle entendit le vent mener grand train dans les haies. Sous les rafales redoublées, les branches des châtaigniers pliaient, brusquement rejetées les unes contre les autres, et les châtaignes tombaient lourdement dans l'herbe mouillée où désormais elles demeureraient perdues. Le vent avait bien, depuis le matin, chevauché follement cette maigre journée, mais il semblait accélérer encore son allure, à présent que de sombres coursiers approchaient sur leurs longues pattes fragiles.(...).Le ciel, plus noir encore que la nuit, était mouvant et touchait presque terre.