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Citation de mimo26


Avant-propos, de Régine Frydman
J’avais sept ans au moment de l’invasion de la Pologne en 1939. J’habitais alors Varsovie et mes parents, des commerçants juifs, y vivaient tranquillement. On les respectait et ils avaient de nombreux amis catholiques. Puis, en 1940, toute ma famille fut déplacée de force dans le ghetto que les nazis venaient de créer. Pendant les six années qu’a duré l’invasion allemande, nous avons vu et vécu des choses terribles. Le sang-froid dont a fait preuve mon père, sa débrouillardise, son courage nous ont permis de survivre. Par deux fois, nous avons fui à l’extérieur du ghetto. Nous nous sommes cachés dans des fermes, parfois des granges. Un professeur d’université nous a hébergés en plein centre de Varsovie. Je pense que mon père a été un héros. Son envie de vivre le faisait agir. Rien ni personne ne lui faisait peur. Il nous a sauvés de la mort, grâce aussi à ses amis et ses relations.



Plus de vingt ans après la fin de la guerre, mon père, Abram Apelkir, a ressenti le besoin de témoigner de ces six années de cauchemar qu’il avait vécues avec nous de septembre 1939 à mai 1945. Il est décédé en 1991 sans voir son témoignage publié. Il n’est plus là pour qu’on le questionne. Il peut manquer une date, le nom d’une rue ou d’un village où nous nous sommes réfugiés, l’identité de quelqu’un qui nous a aidés.



La Fondation Spielberg, créée par le réalisateur Steven Spielberg pour enregistrer le témoignage des rescapés de la Shoah, m’a contactée en 2000, afin de recueillir mon témoignage de petite fille dans le ghetto de Varsovie. Pour moi, parler a été un déclic. J’ai commencé à écrire les événements dont je me souvenais.

Cet ouvrage retrace l’histoire de mes parents et de mon enfance en Pologne, ma guerre et celle de mon père, notre survie grâce à son courage et à la promesse qu’il s’était faite de nous emmener de l’autre côté de l’enfer. Mon témoignage complète celui de mon père jusqu’à ce que nos chemins se séparent(1). Après l’insurrection de Varsovie à la fin de l’année 1944, nous faisant passer pour des catholiques, ma mère et moi avons été envoyées travailler en Allemagne. Mon père, lui, est resté en Pologne, échappant par miracle à la déportation. Nous nous sommes tous retrouvés sains et saufs à la fin de la guerre.



Nous parlions peu de la guerre entre nous mais je me souviens que mon père nous disait : « Mes filles, n’oubliez jamais ce que nous avons vécu, mais ne vivez pas avec tout ça ! »

Ce conseil nous a permis de construire notre vie. Un jour, on nous a appris que cela s’appelait : la résilience…
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