Le soleil décline
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Jour de ma vie !
Le soleil décline
Déjà l’onde lisse
se dore
Le souffle du roc est chaud :
le bonheur a -t-il donc sur lui
fait sa sieste à midi ?
De verts reflets de ce bonheur
se jouent encore sur l’abîme brun.
Jour de ma vie !
Le soir tombe !
Déjà ton œil rougeoie,
mi-éteint,
déjà sourdent
les gouttes de larmes de ta rosée,
déjà court, silencieuse, par les mers blanches
la pourpre de ton amour,
ton ultime et vacillante félicité.
//Friedrich Nietzsche (1844 – 1900)
/ Traduit de l’allemand par Rémi Laureillard