AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

2.93/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Québec , le 27/03/1934
Mort(e) à : Québec , le 20/12/2019
Biographie :

Rémi Savard est présentement professeur titulaire au Département d'Anthropologie de l'Université de Montréal. Depuis plus de vingt ans, il s'intéresse aux divers aspects de la vie des peuples autochtones du Canada et plus particulièrement du Québec.
Rémi Savard est un anthropologue québécois qui a consacré l’essentiel de sa carrière à étudier les peuples Amérindiens Innu du Québec et du Labrador, à décrire leurs cultures et à chercher à mieux les faire comprendre et respecter de leurs contemporains canadiens. Il a en particulier publié plusieurs livres d’analyse de certains des mythes de la création des peuples Innu, comme par exemple le rôle de Carcajou dans la culture amérindienne.

Source : wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Rémi Savard   (8)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Des amendes et des peines de prison étaient évidemment prévues contre tout contrevenant. La même loi frappait également certaines cérémonies indiennes précises :
« Tout Sauvage ou autre personne qui participe ou assiste à la célébration de la fête sauvage désignée sous le nom de "Potlatche", ou à la danse sauvage désignée sous le nom de "Tamanawas", est coupable de délit et passible d'incarcération, pendant un terme de six mois au plus, ou deux mois au moins, dans toute prison ou autre lieu de détention ; et tout Sauvage ou autre personne qui encourage, directement ou indirectement, un Sauvage ou des Sauvages à organiser ou célébrer cette fête ou cette danse, ou qui y prend part, est coupable du même délit et passible de la même peine » (47 Victoria, chapitre 27, article 3) .
Commenter  J’apprécie          60
Le pouvoir de l'État n'a de sens que s'il s'exerce sur des sujets et non sur des groupes dotés d'une certaine autonomie.
Commenter  J’apprécie          70
Dans les yeux de ces hommes assis maladroitement sur les bancs d'une école de fortune, où je les accompagne quelques fois, beaucoup de gêne, une profonde amertume, un chèque dans quinze jours. Quand je rencontre un vieux chasseur entre l'école et le magasin, pendant la récréation, par temps clair, sa formule de salutation devient : « Ce que ça doit être beau dans le bois ». Il retourne ensuite en classe pour résoudre d'autres énigmes que le grand chef blanc lui a fait porter par un jeune professeur venu de Moncton : le ou la marquise ? demande un cahier d'exercices imprimé à Montréal.
Commenter  J’apprécie          30
Vous avez remarqué que toute chose faite par un Indien est dans un cercle, il en est ainsi parce que le pouvoir de l'Univers agit selon des cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans l'ancien temps, lorsque nous étions un peuple fort et heureux, tout notre pouvoir nous venait du cercle sacré de la nation, et tant qu'il ne fut pas brisé, notre peuple a prospéré. L'arbre florissant était le centre du cercle et le cercle des quatre quartiers le nourris-sait. L'est donnait la paix et la lumière, le sud donnait la chaleur, l'ouest donnait la pluie et le nord, par ses vents froids et puissants, donnait force et endurance. Cette connaissance nous vint de l'autre monde avec notre religion. Tout ce que fait le pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le Ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Le vent, au sommet de sa fureur, tour-billonne. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu'ils ont la même religion que nous. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle. La lune fait de même et tous deux sont ronds. Même les saisons forment un grand cercle dans leurs changements et reviennent toujours où elles étaient. La vie de l'homme est dans un cercle de l'enfance jusqu'à l'enfance et ainsi en est-il pour chaque chose où le pouvoir se meut. Nos tipis étaient ronds comme les nids des oiseaux et toujours disposés en cercle, le cercle de la nation, le nid de nombreux nids où le Grand Esprit nous destinait à couver nos enfants .
Commenter  J’apprécie          10
Tessouat croyait-il réellement réussir là où son prédécesseur avait échoué, c'est-à-dire à rétablir la relation directe avec les Français amorcée à Tadoussac en 1603, et qui échappait de plus en plus aux Algonquins depuis une trentaine d'années ? C'est un peu ce qui ressort des propos qu'il tint alors aux jésuites. Comme il avait dû s'installer avec ses compagnons à quelque distance de la « réduction », il prit la peine de rendre visite aux missionnaires pour leur faire part de sa déception et leur laisser entendre qu'ils avaient tout intérêt à établir de bonnes relations avec lui. Sans doute qu'il en mettait un peu trop, mais les jésuites eux-mêmes en feraient à sa mort un éloge qui ne s'éloignerait pas tellement de ses propos. Cependant, ils préféreraient alors mettre ceux-ci sur le compte de l'« orgueil »et de la « superbe », et en profiteraient pour se déchaîner sans aucune retenue contre le nouveau chef : « Voir un homme tout nu, qui n'a ni chaussure au pieds, ni autre habit qu'un méchant bout de peau qui n'abrie que la moitié de son corps, disgracié de la nature n'ayant que la moitié de ses yeux, car il est borgne, sec comme un vieil arbre sans feuille, voir, dis-je, un squelette, ou plutôt un gueux, marcher en président, et parler en roi, c'est voir l'orgueil et la superbe sous des haillons. »
Commenter  J’apprécie          10
Le présent ouvrage porte sur un village indien de moins de cent habitants : Saint-Augustin. On le trouve à près de 1500 kilomètres à l'est de Montréal, sur la basse Côte-Nord du Saint-Laurent. De la douzaine de villages présentement habités par les Montagnais, c'est le moins populeux.
Si les trois parties composant cet ouvrage sont de dimensions aussi inégales, cela tient à une démarche visant à passer progressivement du discours de l'observateur à celui de l'observé. On verra plus loin comment cette démarche me fut en quelque sorte imposée par les gens de Saint-Augustin. Elle renvoie également à ce qui s'est passé en anthropologie au cours des dernières décennies : l'objet d'antan est en voie de devenir un sujet parlant, dont le discours ne le cède au nôtre ni en rigueur ni en cohérence, mais qui se fonde sur des critères tout simplement différents. Un tel transfert ne va pas de soi et c'est peut-être surtout l'incapacité de l'accomplir qui a si longtemps enfermé la science sociale dans la dichotomie primitif - civilisé. Il exige l'utilisation de toutes les ressources de notre propre tradition de pensée, pour rendre celle-ci capable de se dilater au point de pouvoir saisir les échos d'un message issu d'une autre.
Commenter  J’apprécie          10
Les explorations du XVe et du XVIe siècles avaient permis aux financiers européens d'évaluer les immenses profits à tirer des richesses naturelles d'un tel continent et, simultanément, les nouveaux débouchés qu'offraient pour leurs produits les clientèles autochtones. Depuis plusieurs décennies déjà, les pays d'Europe du Nord se trouvaient engagés dans un important commerce de fourrure, dont Moscou et Amsterdam étaient les principales plaques tournantes. Or, au moment où on prenait connaissance de l'existence du continent américain, les réserves sibériennes commençaient justement à donner des signes d'épuise-ment. La rareté du produit ayant fait grimper les prix, il n'en fallait pas plus pour que les hommes d'affaire de l'époque s'intéressent activement à l'Amérique. Chargés de marchandises de toutes sortes au moment de quitter leur port d'attache, leurs navires n'auraient qu'à revenir s'y dégorger de fourrures qu'on disait d'excel-lente qualité, et dont la vente sur les places d'Europe assurerait aux investisseurs des profits substantiels.
Commenter  J’apprécie          10
En 1634, douze ans seulement après les incidents de Virginie, la méfiance entre Hollandais, Anglais et Puritains dégénéra en une agression contre les Indiens Pequots sur lesquels chaque groupe colonial, pour survivre, rêvait d'exercer une sorte de protectorat exclusif. Mais ces Indiens voyaient les choses autrement, et désiraient entretenir avec tous leurs nouveaux voisins de semblables relations cordiales. Ce fut bientôt la course entre la colonie du Connecticut et celle de Boston, pour être la première à écraser les Pequots et à occuper leur territoire. Quand ceux-ci eurent été tués ou dispersés, ce furent les terres des puissants Narragansetts qui devinrent objet de l'envie des rivaux européens. En 1637, pour améliorer leur position, quatre colonies puritaines se réunirent en une coalition. En plus d'avoir à contrer les ambitions hollandaises et anglicanes, cette ligue devait se prémunir contre des coreligionaires dissidents, notamment ceux du Rhode Island.
Commenter  J’apprécie          10
Juillet 1694. Côte de plus en plus basse, incertaine. On avait quitté Québec fin avril. Au-delà de la silencieuse Anticosti s'étirant entre fleuve et golfe, souvenir atténué de hautes terres plus chaudes, la côte semble hésiter à pointer vers le nord pour son millénaire rendez-vous cristallin avec Terre-Neuve. Innombrables îlets constamment battus par les eaux glacées de l'Atlantique Nord. Vagues rugissantes aux crêtes irisées déployant d'éphémères arcs-en-ciel salés dans le plein soleil de juillet. Au fil des eaux protégées par les îles, le vol rectiligne des moyacs . Labyrinthe rocheux blanchi de fiente grouillant de nichées enfouies dans ses rides secrètes. D'où des mouettes soudain s'arrachent en cercles sonores et inquiets quand s'approche, encore ivre de roulis et de tangage, un « vaisseau de six pierriers, et quatorse pièces de canon, auecques une Esquipage de 18. personnes, compris un R.p. Recollect et trois cadets ».
Commenter  J’apprécie          10
Nous ne pouvons vivre ensemble en égalité de condition, ainsi il faut par nécessité que les uns commandent, et que les autres obéissent. Ceux qui commandent ont plusieurs ordres, rangs, degrés... Les souverains seigneurs commandent à tous ceux de leur Estat, adressant leurs commandements aux grands, les grands aux médiocres, les médiocres aux petits et les petits au peuple. Et le peuple, qui obéit à tous ceux-là, est encore séparé en plusieurs ordres et rangs afin que sur chacun d'iceux il y ait des supérieurs, qui rendent raison de tout leur ordre aux magistrats, et les magistrats aux seigneurs souverains. Ainsi par le moyen de ces divisions et de ces subdivisions multipliées, il se fait de plusieurs estats, un Estat bien réglé, auquel il y a une bonne harmonie et consonance et une correspondance de rapports du plus bas au plus haut ; de sorte qu'enfin par l'ordre un ordre in-nombrable aboutit à l'unité .
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rémi Savard (5)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Moulin Rouge

Le Moulin-Rouge, fondé en 1889, est situé sur le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement, quartier:

Montparnasse
Pigalle
Les Halles

10 questions
76 lecteurs ont répondu
Thèmes : Paris (France) , cabaret , moulin rouge , nuits blanches , danse , culture générale , littérature , peinture , cinema , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}