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Citations de Renata Ada-Ruata (7)


Mon fils, il ne suffit pas d'avoir quelque chose entre les jambes pour être un homme.
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Je suis un trouillard doté d'une volonté de fer. Peut être que c'est cela le vrai courage ? Savoir vers quoi on va, les risques qu'on prend et y aller tout de même parce qu'on le doit.
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Est-ce bien nécessaire de comprendre la guerre ? Il faudrait seulement savoir pourquoi elle a commencé, pour ne pas recommencé. Mais il semble qu'on ne sache pas, vu que ça recommence toujours et toujours.
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Très belle histoire du passage à l'âge adulte racontée à deux voix. Un livre lent et doux qui raconte une vie dure.
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C’était la Révolution. Plus jamais rien ne serait comme avant. Les murs de Paris se couvraient de slogans  "Cours  Camarade, le vieux monde est derrière toi !" Les ponts de la Seine étaient barrés par des C.R.S. habillés de noir, matraque à la ceinture, bouclier au poing. À la Sorbonne toutes les heures il se passait quelque chose. Sartre parlait dans le théâtre de l’Odéon. André était assis dans un fauteuil d’orchestre. II écoutait, il regardait, il pensait. Il lisait aussi et, petit à petit, toujours plus chaque jour, il discutait avec ceux qui l’entouraient. Souvent il ne rentrait pas dormir chez lui. Chaque soir des centaines d’hommes et de femmes ne rentraient plus dormir chez eux. Lorsqu’il revenait, il allait au comité. Il racontait la lutte, les slogans, les discours. Plusieurs fois, avec les camarades, devant le Monoprix, il était allé parler de ce qui se passait, il appelait le peuple de son quartier à se réveiller lui aussi. Il leur parlait de son histoire : son ignorance, Marx, la Révolution et maintenant cet autre quartier en action là-bas de l’autre côté de la Seine. Sa mère allait l’écouter avec une inquiétude mêlée d’admiration. Émue, elle se souvenait de 36, les piquets de grève, les premiers congés payés, Léon Blum. Et puis l’été est venu, la flamme s’est éteinte, le sable s’est à nouveau retrouvé sous les pavés et Paris est parti à la plage. André aussi, comme tout le monde, est parti ailleurs, mais quelque chose avait été réveillé en lui qui, jamais plus, ne pourrait s’endormir. Jamais plus, il ne pourrait aller à l’usine comme avant, se taire, accepter l’exploitation, l’injustice, le travail jusqu’à l’usure de la retraite qu’on ne touche jamais. On meurt avant.
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Après avoir été une gamine turbulente, une vraie sorcière comme disait ma mère, j’étais devenue vers dix ans un modèle de calme et d’application à l’étude. Tournée vers mes livres qui représentaient vaguement d’abord, intensément ensuite, la seule possibilité de m’en sortir, de sortir de moi fille de mon père. Il est mort, j’avais dix-neuf ans et à Paris on faisait la Révolution. Quand de ma banlieue j’allais à la Salpêtrière, je voyais des types en noir, avec des casques et des boucliers barrer les ponts. Les agités de la Rive Gauche ne devaient pas atteindre la Rive Droite. J’étais surprise, pas trop, c’était très bien, il se passait quelque chose de grave aussi pour les autres, tous les autres. Moi, j’étais seule. Le soir dans mon lit, dans le silence de la maison, j’entendais au loin des explosions. J’avais un peu peur, mais je trouvais cela normal que ça éclate. J’avais l’impression que quelque chose de terrible planait, tout et rien. C’était logique d’avoir peur et de pleurer et enfin fatiguée de dormir un peu. Depuis ce jour du mois de mai 68, j’ai voulu réparer ma Faute. Je ne savais pas trop ce qu’elle était au juste mais j’étais sûre qu’il fallait que je fasse des choses, des tas de choses...
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Dans la bibliothèque de ma mère, j’ai découvert un roman de Jo Jordan dédicacé : « Jo Jordan, Beppe pour les intimes ». J’ai emporté le livre dans ma chambre. Ça parlait de rencontres qui avaient lieu dans des villes sales aux murs blancs. Le soleil frappait sans répit, les soirées étaient moites, les rencontres nocturnes ponctuées de jazz et d’alcool. Le langage cru parfois ordurier utilisé par l’auteur pour parler de l’amour voulait déranger le lecteur, du moins il me semblait. Malgré le pseudonyme à consonance anglo-saxonne, le roman avait été écrit en français et publié en France. À côté de ce roman s’en trouvaient plusieurs autres, ceux-là sans dédicace. Certains étaient des traductions américaines.
Lorsque je suis retournée dans mon université, j’ai cherché à savoir qui était cet auteur. J’ai appris que Jo Jordan était le pseudonyme de Giuseppe Messina, que Jo Messina était saxophoniste, Joseph Messin journaliste. Des variations sur une seule et même personne. L’homme était né en 1928 à Tunis de parents italiens, il avait commencé sa carrière de journaliste avec quelques articles parus d’abord en Tunisie puis en France. Sur la Côte d’Azur, en 1961, il avait rencontré Ray Ventura et l’orchestre Caravelli. Son dernier roman datait de moins de quatre ans. On ne disait pas s’il était encore vivant mais je le supposai. À partir de ce moment, je sus que je voulais rencontrer cet écrivain. Découvrir ce Giuseppe, ce Beppe, que ma mère avait connu et aimé.
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