Ce roman, qui s'inspire de la guérilla conduite par le Ché en Bolivie, s'ouvre sur une préface où le lecteur est plongé dans la lutte armée, avec l'arrivée des guérilleros au domicile de Laura, une jeune paysanne, sa poursuite et son interrogatoire. La première partie du livre, entièrement analeptique, revient sur les conditions de l'engagement dans la guérilla, dans une série de récits alternés qui se concentrent sur un guérillero, Javier, puis ses compagnons. La deuxième partie reprend la même composition, en privilégiant cette fois l'action guerrière, se doublant de la rencontre amoureuse de Javier et Laura. Dans un épisode qui se rapproche de la capture du Ché, Javier tombe dans une embuscade. L'épilogue, centré sur la mort du protagoniste principal, ne signe pas pour autant l'échec de la guérilla, mais au contraire sublime l'engagement du combattant destiné à survivre au travers de l'enfant que porte Laura. Cette sublimation s'exprime par l'intervention du narrateur, s'adressant à l'avenir, au guérillero, à Laura et au soldat témoin de leurs adieux. Renato Prada Oropeza transcende le thème de la guérilla comme chemin de régénération s'offrant à l'homme. Ce roman propose une réponse symbolique et optimiste : l'homme nouveau, l'enfant fruit d'une quête d'amour et de connaissance. Los fundadores del Alba a fait entrer la littérature bolivienne dans le boom de la littérature latino-américaine en introduisant des techniques narratives (croisement des plans temporels, narrations simultanées) et une complexité d'écriture inédites jusqu'alors en Bolivie.
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