AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Dans son dixième numéro, Charles propose un dossier « Culture & Politique » de plus de 90 pages auquel a participé la quasi-totalité des ministres de la Culture depuis 1981, de Jack Lang à Aurélie Filippetti. Extrait de l’entretien avec Philippe Douste-Blazy qui raconte sans langue de bois et une certaine distance critique son passage rue de Valois.


Vous êtes issu du monde scientifique. Était-ce difficile d’adopter les codes de la culture que vous avez décrits « faits de mondanités et de show-business » ? Vous étiez-vous préparé à cette culture de l’apparence ?
C’est très banal, les codes sont très faciles. C’est un peu la commedia dell’arte, c’est drôle à voir ! Vous savez, moi qui ai été ministre, puis rien, puis de nouveau ministre, puis rien, ça m’amuse beaucoup. En tant que ministre, vous êtes invité tous les jours par les personnes les plus riches, les plus en vue, qui vous expliquent que vous êtes le plus beau, le meilleur ministre et qu’elles espèrent que vous deviendrez président de la République. Tout ça pour avoir des subventions. Puis vous n’êtes plus rien et tout le monde vous oublie. Moi je suis médecin, j’ai été pendant dix ans responsable des soins intensifs de cardiologie. J’ai fermé les yeux à des dizaines de personnes connues, ou bien à des SDF qui sont morts dans mes bras, ou que l’on a ressuscités d’un arrêt cardiaque. Seul ce qu’il y a dans le cœur compte. Le ministère de la Culture est le ministère de la profondeur de l’âme et des apparences. C’est amusant, mais lorsque l’on a compris ça, c’est d’une simplicité extrême. Les gens pensent qu’ils sont intéressants parce qu’ils passent à la télévision.
C’est aussi le propre des hommes politiques, des hommes publics en général. N’avez-vous pas vous-même participé à ce jeu d’apparences ?
J’ai été une caricature de celui qui voulait capter les caméras ! Je voulais être dans la course pour faire la carrière politique la plus brillante possible. J’ai fait partie de cela et si j’avais pu continuer, je l’aurais fait. Je n’ai pas été repris, j’ai donc arrêté malgré moi, et je n’ai aucun complexe à le dire. Cette période a été la plus grande chance de ma vie.
Pourquoi vous êtes-vous retiré de la vie politique française ?
Commenter  J’apprécie          10









{* *}