La pauvreté Rutebeuf
extrait 3
Grand roi, si je vous prie en vain,
avec tous il en fut de même,
il me faut vivre et je n’ai rien ;
nul ne m’aide, nul ne me baille,
je tousse de froid, de faim bâille,
j’en suis mort et tout malmené.
Je suis sans couettes et sans lit ;
n’est si pauvre jusqu’à Senlis.
Sire, je ne sais où aller ;
mes flancs connaissent le paillis,
et lit de paille n’est pas lit,
et dans mon lit il n’est que paille.
/Traduit du vieux français par Serge Wellens