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Critiques de Revue Travail genre et sociétés (7)
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Ménages populaires

Division sexuelle du travail et conception réductrice de l’activité



La lecture du dossier « Ménages populaires » m’a mis mal à l’aise. Pas seulement à cause d’une « définition » de la « classe ouvrière » que ne partage pas (j’y reviendrais) mais surtout par l’oubli des auteurs et des autrices de prendre en compte leur point de vue situé.



Je commence donc par cela. Le système de genre est imbriqué à d’autres rapports sociaux (classe, race, génération, etc.). Les configurations concrètes sont les fruits de l’histoire, des résistances et des luttes, des contraintes institutionnelles… Il est à mes yeux vain de penser une configuration comme plus ou moins « conservatrice » ou « émancipatrice ». D’ailleurs dans le cas du (non)partage des tâches domestiques, des violences exercées par les hommes sur les femmes, de la consommation de la pornographie, de la participation au système prostitueur, de l’inégalité dans l’utilisation des revenus – pour ne citer que cela – les études (ou moins ce que j’en connais) ne montrent pas de différences significatives entre groupes sociaux – pour autant que le groupe social soit un agrégat adapté à ces études. Sans oublier que la division sexuelle du travail s’y décline sans exception. Plus intéressantes sont les tensions et les contradictions à l’oeuvre dans chaque situation.



Les auteurs et autrices ne peuvent prendre leur situation – perçue ou réelle – ou leurs aspirations pour un prêt-à-porter théorique. Elles et ils sont dans le système d’imbrication des rapports sociaux et dans des déclinaisons plus ou moins variées. Le moins qu’iels auraient pu/du faire était de le rappeler. Il n’y a ni extérieur ni d’échelle de « norme » sur ce sujet.



J’ajoute que si le champ d’une étude peut être limité – quelles qu’en soient les raisons – des précisions peuvent cependant en être données. Je signale donc que les processus de racisation ou les histoires « familiales » et/ou migratoires ne sont pas abordées.



Classes populaires, ouvrier·es, employé·es, classe ouvrière, classes moyennes.



Je signale une nouvelle fois, une autre façon d’aborder la question du travail avec ses conséquences sur ce que pourraient être les classes sociales, « Le travail productif » extrait du livre d’Isaak I. Roubine : Essais sur la théorie de la valeur de Marx.

Outre que la « classe ouvrière » ne fut jamais celle décrite ou analysée par certain·es ; elle était et reste divisée, suivant des lignes de sexe, de race, d’âge, d’origine, de qualification, de statut, etc., quelles que soient les définitions que nous pouvons donner à ces termes. Plus important à mes yeux, le procès même de production et reproduction du capital n’en forme pas moins un cadre de subordination qui pèse – certes inégalement – sur les un·es et les autres. Hors les catégories issues de la sociologie – utilisées ici – masquent cela, divisent ce qui peut être unifié et unifient ce qui peut-être divisé. L’utilisation des seules catégories socio-professionnelles – utiles par ailleurs – sont un facteur de dépolitisation des analyses de rapports sociaux. Sans oublier, cette (ces) mystérieuse(s) classe(s) moyenne(s) aux définitions aussi floues qu’imprécises, pour ne pas dire fantasmatiques et les comparaisons régulièrement faites entre des pratiques supposées populaires et celles attribuées à ces classes moyennes.



Ces précisions données, l’étude de fragments sociaux, de configurations particulières devraient permettre de souligner des similitudes et des différences, prises comme autant de déclinaisons d’un sytème « globalisant » à un moment donné. Les éclairages délimités nous disent beaucoup sur la malléabilité des systèmes, les formes mouvantes des mobilisations face aux contraintes et aux aspirations.



Quoiqu’il en soit, sur ces sujets, au-delà des expressions, je ne préjuge ni des accords ni des désaccords avec les auteurs et les autrices.



Je reviendrais sur certains point lors de ma présentation de certaines analyses du dossier.





Sommaire

Editorial : Margaret Maruani : Ecrire pour être lu·e·s

Parcours : Mireya Diaz, bergère et sénatrice en Argentine. Propos recueillis par Natacha Borgeaud-Garcianda

Dossier : Ménages populaires. Dossier coordonné par Thomas Amossé et Marie Cartier

Introduction :Les classe populaires sur la scène domestique

Lise Bernard et Christophe Giraud : Avec qui les ouvrières et les emmployées vivent-elles en couple ?

Marie Cartier, Muriel Letrait et Matéo Sorin : Travail domestique: des classes populaires conservatrices ?

Vanessa Stettinger : Mère « je fais tout », des pratiques éducatives populaires en tension

Olivier Masclet : « C’est mon moment » Le temps pour soi des ouvrières et des employées

Olivier Schwartz :Les femmes dans les classes populaires, entre permanence et rupture

Soline Blanchard : Le conseil en égalité professionnelle : quel genre d’entreprise ?

Frédéric Gautier : Une « résistible » féminisation ? Le recrutement des gardiennes de la paix

Controverse : Magali Della Sudda et Nicole Mosconi : La querelle de l’accouchement

Béatrice Cascales et Laëtitia Négrié : L’accouchement, une question clivante pour les mouvements féministes

Amina Yamgnane : Une approche relationnelle de l’accouchement

Marie-France Morel : Naître à la maison d’hier à aujourd’hui

Maud Arnal : Les enjeux de l’accouchement médicalisé en France et au Québec

Geneviève Pruvost : Le monde de la naissance alternative: une myriade de points de vue féministes

Critiques







Comme pour chaque lecture de revue, je choisis subjectivement de n’aborder que certaines analyses. Et dans le cas présent souvent sous forme de questions.



Margaret Maruani revient sur l’histoire de la revue, « une revue de recherche avant tout, mais aussi une publication critique et engagée, en prise avec le débat social, sans être militante. Nous aspirons à une revue libre, ouverte à la diversité, à la contradiction et à la controverse – tout le contraire d’un long fleuve tranquille », l’écriture « pour être lu·e·s », le genre comme « un des axes essentiels de la connaissance, un outil indispensable à l’intelligence du monde », le travail comme fil rouge « pour lire la place des hommes et des femmes dans la société », le refus des nouvelles normes académiques, la valorisation des textes et la production d’un travail intellectuel, la nécessité de nommer, « Si l’on ne nomme pas les travailleuses, on ne les voit pas dans la foule immense des travailleurs »…



Dans l’introduction au dossier, il est souligné « la définition restreinte de la notion d’activité, en droit comme en statistique », la surestimation de l’« inactivité » des femmes, les modification des rapports de genre – « à l’extérieur comme à l’intérieur de leur ménage » -, la fragilisation des emplois ouvriers à dominante masculine, la désindustrialisation (il serait plus juste de parler de désindustrialisation dans certains secteurs et d’industrialisation d’autres. L’industrie ne peut-être réduite à la seule production « matérielle »), le choix de privilégier les situations et les perceptions de femmes…



« Les cinq articles qui composent le dossier éclairent différentes facettes des recompositions à l’oeuvre : les alliances matrimoniales, la division du travail domestique, le rôle de la mère, l’émergence d’« un temps pour soi », et, enfin, sous forme de synthèse, la tension entre permanence et changement qui caractérise la position de ces femmes des classes populaires et leur rapport à cette position ».



Il est précisé que les analyses sont centrées « sur les fractions médianes et stabilisées des classes populaires », « une fraction intermédiaire des classes populaires, aux ressources modestes mais néanmoins stabilisées » comme segment sous-étudié en regard de la réduction du « populaire » aux figures les plus précaires. Ces fractions ne seraient pas « pour autant proches des classes moyennes ne serait-ce qu’en raison de la petitesse de leurs revenus, de leurs niveaux de diplômes modestes ou des plus fortes menaces qui pèsent sur leur emploi » (Sans revenir sur mes remarques précédentes, une telle phrase me paraît révélatrice de la construction fantasmatique des « classes moyennes »… d’autant que le terme « moyennisation » des conditions sociales est aussi utilisé)…



Avec qui les ouvrières et les employées vivent-elles en couple ?, le recul du « modèle de la femme au foyer » et de l’homogamie, la monoparentalité (euphémisme pour désigner très majoritairement des femmes seules élevant leurs enfants), les secteurs industriels (production matérielle et production de services) de travail, les différenciations… A noter que le terme « activité » est utilisé en nom et lieu du travail salarié et assimilé – qu’en est-il donc du travail domestique des ouvriers et des employés ? A noter aussi le terme de « spécialisation familiale » pour parler de la division sexuelle du travail (« l’homme au travail et la femme au foyer ») dans les rapports de domination, du système de genre. Une science des mots bien dépolitisée…



Marie Cartier, Muriel Letrait et Matéo Sorin interrogent le « conservatisme » prêté aux classes populaires, en particulier sur le travail domestique. Iels parlent d’érosion plutôt que de bouleversement dans la répartition des tâches, soulignent des modifications et des « choix contraints ». En est-il autrement dans les autres fragments ou groupes sociaux ? Je m’interroge aussi sur la réduction de la division sexuelle aux seules taches domestiques. Et l’« attachement » à cette division ne devrait-elle pas aussi être analysée en regard du « céder n’est pas consentir » ? Comment aborder ces questions sans les relier aux contradictions générées par la place de la « famille » dans la société et dans les imaginaires…



Des femmes qui font tout, les normes « diffusées » et les réalités, la vie professionnelle sous contrainte de la vie familiale pour les seules femmes, les enfants et leur éducation au quotidien, les « super maman » et la négation des droits des femmes, les pères absents et ceux qui ne prennent aucune initiative (non seulement la répartition des tâches n’est pas égale, mais le souci de ces tâches repose essentiellement sur les femmes – sur ce sujet y-a-t-il des différences significatives avec les autres fragments ou groupes sociaux ?), les tensions autour des projets éducatifs…



La norme du temps personnel, le temps à soi, « c’est mon moment », « que veut dire avoir une vie personnelle ? ». Olivier Masclet aborde, entre autres, l’inégal accès au temps pour soi (mais qu’en est-il d’un « lieu à soi » – Voir Virginia Woolf : Une chambre à soi), les sens de l’autonomie, la construction du temps libre, les contraintes horaires et les effets du temps partiel, la disqualification du « travail maternel et domestique » par l’Insee et sa rubrique « occupations personnelles », les moyens de « se libérer de la charge mentale du travail », les exigences d’autonomie et les limites posées « à une position dominée »…



Permanence, rupture, divisions entre sexes, charges familiales pesant principalement sur les femmes, non partage des ressources, activité salariée, blessures liées à la période de scolarisation, refus et aspirations… Comme le rappelle Olivier Schwartz « une soumission » est « loin d’être une acceptation ».



L’auteur aborde aussi les aspirations comme source potentielle de remise en cause de l’ordre existant, la « centralité maintenue des femmes dans la famille », le poids de l’« attention continue » pesant sur les femmes, les responsabilités de la gestion financières, les contraintes…



Au final, un dossier qui fournit de nombreux éléments d’information et de réflexion, mais des analyses souvent dans des cadres théoriques que je juge très déficients… Sans oublier cette absurde volonté de comparer des pratiques sociales situées avec celles – qui semblent être des normes acceptées et valorisées – des « classes moyennes » sur lesquelles j’ai déjà donné mon opinion.



Magali Della Sudda et Nicole Mosconi présentent la controverse La querelle de l’accouchement. Elles abordent, entre autres, la remise en cause de la médicalisation de la naissance, la création de maisons de naissance, les contestations du pouvoir médical et de l’industrie pharmaceutique, la volonté de femmes de « maîtrise de leur fécondité ou de leur accouchement ». Elles rappellent aussi que l’accouchement « bien que commun à toutes les femelles vivipares, n’a rien de « naturel » chez les humains, où il est profondément marqué par la société et la culture auxquelles appartiennent les femmes et les hommes qui procréent des enfants ».



Béatrice Cascales et Laëtitia Négrié parle de la maternité comme d’un « impensé féministe », reviennent sur le travail domestique et les relations entre femmes dans l’oubli des hommes et de leur auto-dispense de ce travail (encore une fois il n’est pas possible de discuter de conciliation pour les unes sans évoquer la « non-conciliation » des autres).



L’accouchement reste bien un « cheval de Troie » de l’idée de nature – ce qui ne dit rien sur les processus physiologiques ni sur des pratiques plus directement contrôlable par les premières intéressées, « le social a façonné le corps des femmes, comme celui de tous les autres êtres humains » (en complément possible, Priscille Touraille : hommes grands, femmes petites : une évolution coûteuse – les régimes de genre comme force sélective de l’adaptation biologique), l’hyper-médicalisation concoure à la « fabrique de l’inaptitude du corps féminin à enfanter », le contrôle et la « spécialisation » de la sexualité vers la procréation relèvent de la domination. Les autrices soulignent des éléments contradictoires « d’un coté, la sexualité est dissociée de la maternité et cette dissociation participe à émanciper les femmes ; de l’autre, l’accouchement est séparé de la sexualité et cette séparation contribue à leur oppression ». L’enjeu reste l’auto-détermination des femmes, ici dans le domaine de leur vie sexuelle et reproductive, incluant l’accouchement. (en complément possible : Marie-Hélène Lahaye : Accouchement, les femmes méritent mieux).

Les autres articles abordent, entre autres, les pratiques d’accouchement, l’écoute et l’informations des femmes, l’histoire des naissances « à la maison » et à l’hôpital, l’autonomie et le pouvoir de décider sur le déroulé de l’accouchement, les maisons de naissance, les violences obstétricales…




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Le genre, la ville

Dans sa présentation de l’entretien avec Estrella, « une migrante à Buenos Aires. Itinéraire d’une travailleuse du care », Natacha Borgeaud-Garciandía souligne que « Dans des conditions d’emploi particulièrement précaires (travail au noir, bas salaires, pas de sécurité sociale ni de congés), la relation intime et affective avec la personne soignée s’érige en enjeu central des rapports de pouvoir entre les cuidadoras1 et les employeurs ».



Charge physique, mentale et affective, travail de 130 heures par semaine…



Estrella parle d’échappatoire, de migration, de réseaux dans l’aide à domicile, de relation à l’autre, de salaire, de maltraitance, de « negra villera » (Noire/Gueuse des bidonvilles), de temps…



Dans leur présentation du dossier « Le genre, la ville », Nicole Mosconi, Marion Paoletti et Yves Raibaud indiquent, entre autres, « La réalité différente des femmes et des hommes dans la ville, irréductible à la place qu’assignent par ailleurs les inégalités économiques, est restée longtemps ignorée ». Elles et il rappellent que la géographie est « une science masculine, dans ses principes, ses méthodes, ses discours, ses silences », que les géographes, et plus généralement ceux qui travaillent sur les espaces urbains, ne prennent généralement pas en compte « les inégalités des inscriptions des unes et des autres dans les espaces de la ville ». Invisibilisation des femmes, non prise en compte des temps, des lieux et des usages de la ville par les femmes.



Yves Raibaud interroge des projets de « ville durable » du point de vue des inégalités entre les femmes et les hommes. En parlant des équipements sportifs de libre accès, il rappelle que « les garçons sont les usagers majoritaires de la ville ». Et ce qui est vrai à Bordeaux, l’est tout autant dans d’autres villes, les espaces aménagés pour les adolescent-e-es et les jeunes adultes ne le sont que pour les mâles…



L’auteur parle, entre autres, des peurs urbaines, des déplacements et des tenues, du danger bien réel pour les femmes, des interdits spatiaux et temporels, du vélo et de ses pratiques, de la non neutralité des loisirs des jeunes…



Yves Raibaud souligne aussi que ce sont les hommes qui discutent de l’aménagement. Outre la faible présence des femmes dans les institutions, celles-ci prennent (ou ont) moins la parole, « les femmes ne sont pas « prioritaires » aux yeux des présidents de séances », les problèmes de mobilité des unes et la sexuation des pratiques et des problématiques sont évacuées…



Sophie Louargant se propose « de montrer les formes de production masculine de l’urbanité contemporaine, inscrites dans le courant de pensée de la « ville durable », d’en problématiser les effets ambivalents, malgré le contexte d’action locale en faveur de l’égalité entre les sexes ».



L’auteure parle de naturalisation des liens entre « prendre soi de » et les femmes, de non questionnement des espaces ainsi construits, d’usages genrés, d’aménagements et d’infrastructures pensés par et pour les hommes, d’assimilation des enfants aux mères (et des mères aux enfants), d’invisibilisation du genre…



Elle préconise cinq apprentissages dans « une démarche genre et ville » : apprentissage pédagogique du genre (démarche de formation auprès des agents de collectivité…), apprentissage cognitif (apprendre à observer de manière transversale et systématique les inégalités entre femmes et hommes et la production genrée de l’espace…), apprentissage politique (charte européenne de l’égalité…), apprentissage culturel (initiatives locales, instances de participation non mixte…), apprentissage de l’espace (marches urbaines de femmes…).



Lidewij Tummers développe des analyse sur les « stéréotypes de genre dans la pratique de l’urbanisme », parle de frontières spatiales, de territoires séparés, de fragmentation urbaine, de statistiques genrées de mobilité, d’anticipation des changements sociaux « comme les relations de genre »…



Des articles qui soulignent la non prise en compte des constructions genrées, des rapports sociaux de sexe et l’incapacité « volontaire » de penser les changements dans/de la ville vers l’égalité réelle.



J’ai été particulièrement intéressé par l’article de Maud Navarre sur la prise de parole. Je souligne aussi les textes autour de l’austérité. Christiane Marty étudie « par quels mécanismes les mesures d’austérité ont un impact genré », les impacts des restrictions dans le secteur public, les menaces contre le droit effectif à l’avortement, la pénalisation des femmes par les contre-réformes des retraites, les conséquences du gel des « prestations sociales », les pertes d’autonomie… Il s’agit bien d’un affaiblissement construit des moyens de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes.



Les articles suivant parlent de l’évolution de la situation des femmes en Espagne, en Grèce, au Royaume-Uni, en Italie.



Sommaire :



Parcours

Propos recueillis par Natacha Borgeaud-Garciandía

Estrella, une migrante à Buenos Aires. Itinéraire d’une travailleuse du care



Dossier : Le genre, la ville

coordonné par Nicole Mosconi, Marion Paoletti, Yves Raibaud

Yves Raibaud : Durable mais inégalitaire : la ville

Sophie Louargant : Penser la métropole avec le genre

Lidewij Tummers : Stéréotypes de genre dans la pratique de l’urbanisme



Mutations

Maud Navarre : Prendre la parole en séance plénière

Stéphane Le Lay : Être éboueur-e à Paris



Controverse : Au nom de l’austérité

Christiane Marty : Les Françaises ne sont pas épargnées

Amaia Otaegui : L’Espagne : un pas en avant, deux pas en arrière

Maria Karamessini : Les enseignements de la Grande Dépression grecque

Anthony Rafferty : La reprise, l’austérité et le rééquilibrage au Royaume-Uni

Paola Villa : Femmes et austérité en Italie



Critiques



Etudes sur la ville, sur l’austérité, il faut donc, une fois de plus, souligner l’apport du prisme du genre, la nécessité de prendre en compte les rapports sociaux de sexe, l’imbrication des rapports sociaux, à la fois pour construire des analyses, un tant soit peu sensées, et, pourvoir penser des alternatives pour toutes et tous.
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Genre, féminisme et syndicalisme

Mettre en place des processus sociaux continus pour construire l’égalité entre femmes et hommes



Il est important de faire des analyses comparatives, de souligner les différences dans les pratiques et les constructions syndicales à travers le monde. Trop souvent, les analyses contournent les conjonctures historiques, institutionnelles, pour magnifier ou dénigrer des politiques syndicales en privilégiant celles pratiquées dans « son » pays. Déhistoricisés, décontextualisées, les liens entre salarié-e-s et organisations syndicales ou les orientations semblent abordés de manière unilatérale. Or les diverses expériences donnent à voir des apports et des impasses qu’il convient de comprendre, afin de spécifier les possibles émancipateurs, ancrés dans les réalités « nationales » ou « régionales » et cependant tendus vers des universels concrets.



Et concernant le sujet traité, comme l’indique Yannick Le Quentrec « A mes yeux le féminisme ne peut prendre toute sa portée émancipatrice que s’il s’empare du champ du travail et des rapports sociaux d’exploitation. Le syndicalisme ne peut contribuer à l’émancipation des salarié-e-s sans combattre la domination de sexe ».



De cet ensemble, je ne donne que quelques indications.



Cécile Guillaume, Sophie Pochic et Rachel Silvera indiquent que le dossier aborde « trois dimensions étroitement liées entre elles : les mesures en faveur d’une meilleure « démocratie de genre » en interne des syndicats, les actions menées par les syndicats pour défendre les intérêts des salarié-e-s et enfin les stratégies de syndicalisation en direction des femmes »



Les auteur-e-s du dossier soulignent certains aspects des reconfigurations dans les entreprises, en ce qui concerne la place des femmes. Elles et ils parlent de professionnalisation syndicale, de culture organisationnelle androcentrée, de politique de quota, de volontarisme dans la féminisation des postes, de perdurance des divisions sociales genrées, de règles « plus ou moins formelles et implicites », de mécanismes d’assignation, de plafond de verre, de cantonnement dans certains secteurs moins valorisés, d’existence de formes « de disponibilité structurale » différenciée, d’invisibilisation du travail des femmes…



Je souligne deux éléments mis en avant par Yannick Le Quentrec :



« …prendre en considération l’importance de lieux où, dans un premier temps, les femmes peuvent se constituer en tant que sujet collectif, pour que, dans un second temps, cette mixité soit émancipatrice»

« Pour ma part, le syndicalisme s’affaiblit quand il occulte l’oppression de sexe et le féminisme s’affaiblit quand il délaisse le champ du travail et des luttes»





Comme je l’ai déjà indiqué, les regards vers d’autres fonctionnements institutionnels et pratiques syndicales enrichissent notre compréhension, ici aux USA, au Royaume-Uni et en Angleterre.



Elargissement géographique ou professionnel. J’ai particulièrement été intéressé par l’article de Sophie Beroud sur les expériences dans le secteur de l’aide à domicile. L’auteure souligne, entre autres, les « tensions propres au rapport salarial dans l’aide à domicile », la nécessaire valorisation de « l’identité professionnelle » ou la demande de professionnalisation du secteur, la présence de « liens très personnels faits d’intériorisation morale d’un certain nombre de contraintes et de formes de domination à la fois complexes et très personnalisées », l’imbrication permanente des sphères domestique et professionnelle, la dimension relationnelle…



Le « retraitement » statistique fait par Alex Alber donne un éclairage peu habituel au plafond de verre dans la fonction publique où « un cadre a certes plus de chances d’être femme, mais une femme n’a pas forcément plus de chance d’être cadre… »



La partie sur « Le modèle allemand » montre une fois de plus l’apport indispensable des analyses « au prisme du genre ». J’ai notamment apprécié les articles de Catherine Marry et d’Olivier Giraud et Arnaud Lechevalier.



Sommaire :

Parcours : Yvonne Knibiehler, maternité et féminisme. Propos recueillis par Marlaine Cacouault-Bitaud et Marion Paoletti

Dossier : Genre, féminisme et syndicalisme. Coordonné par Cécile Guillaume, Sophie Pochic, Rachel Silvera

Vanessa Monney, Olivier Fillieule, Martina Avanza : Les souffrances de la femme-quota. Le cas du syndicat suisse Unia

Yannick Le Quentrec : Militer dans un syndicat féminisé : la sororité comme ressource

Gill Kirton, Geraldine Healy : Stratégies en faveur de la démocratie de genre dans les syndicats. Points de vue de responsables syndicales au Royaume-Uni et aux États-Unis

Cécile Guillaume : La mobilisation des syndicats anglais en faveur de l’égalité salariale (1968-2012). « Women at the table, women on the table » ?

Sophie Béroud : Une campagne de syndicalisation au féminin. Une expérience militante dans le secteur de l’aide à domicile

Mutations

Alex Alber : Un plafond de verre plus bas dans la fonction publique ? Une comparaison public/privé de l’accès des femmes aux fonctions d’encadrement

Christophe Giraud, Jacques Rémy : Division conjugale du travail et légitimité professionnelle. Le cas des activités de diversification agricole en France

Controverse : Le modèle allemand à l’épreuve du genre. Coordonnée par Monique Meron, Rachel Sylvain

Michel Lallement : Le modèle allemand à l’épreuve du genre. Un tsunami libéral ?

Catherine Marry : Le modèle allemand est-il désirable pour les femmes ?

Olivier Giraud, Arnaud Lechevalier : Les femmes au cœur de l’éclatement de la norme d’emploi en Allemagne

Jeanne Fagnani : La politique familiale en Allemagne : un bilan mitigé

Beate Krais : Lettre à mes amis français

Critiques de livres





Un numéro qui aide à, comprendre des « conditions matérielles et idéelles », bien efficaces « pour exclure les femmes »



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Vues d'ailleurs

Les obstacles particuliers au travail salarié des femmes



Le numéro débute par un entretien avec Maïssa Bey « Lettres d’Algérie ». L’auteure y parle de son parcours, de ses révoltes, de ses colères, de la création littéraire, « il fallait que je mette des mots là-dessus, parce que je ne pouvais partager ça avec personne d’autre », des années noires, « Il y a eu une incompréhension INCROYABLE côté français de ce que représentait pour nous le fait de vivre et d’avoir choisi de vivre en Algérie ». Littérature et engagement, « c’est ce que je montre dans tous mes textes, que la situation de la femme, c’est quand même quelque chose d’universel et qui n’est pas spécifique à la femme en Islam ».



Le dossier « Vues d’ailleurs » donne à lire, à travers quelques textes, « la variété des situations et des contextes » de la situation au/du travail des femmes et de leurs trajectoires professionnelles. Comme le soulignent, en introduction Margaret Maruani et Monique Meron « la question du travail des femmes reste essentielle pour comprendre l’évolution de la place des hommes et des femmes dans la société ». Elles nous rappellent aussi que « dans le monde du travail, les femmes sont partout, l’égalité nulle part ».



Quatre textes sont proposés :



Shi Lu : Figures de migrant-e-s en Chine, Itinéraire d’une commerçante au Zhejiang



Isabel Georges : Reconfiguration des politiques sociales au Brésil, Le genre de l’assistance à São Paulo



Mathieu Caulier : Le prix de l’engagement. Salariées et militantes au Mexique



Lucie Schoch, Fabien Ohl : Femmes dans le journalisme sportif en Suisse, Comment s’ajuster aux passions masculines ?

Je n’indique que quelques éléments.



Dans l’itinéraire d’une commerçante au Zhejiang : l’importance des migrations internes en Chine et celles des femmes, la migration « pendulaire et temporaire », la place des réseaux familiaux et leur fragilité, la place du mariage, les dynamiques économiques vers le marché international…



Le genre de l’assistance à São Paulo. Mobilité sociale et précarisation du travail, positions et reproduction des inégalités, désengagements de l’Etat, zone grise entre bénéficiaires des aides et usager-e-s des services, stratégie d’évitement des conflits familiaux, arrangement entre parentèles féminines, relations personnelles et clientélisme, insertion et transfert de responsabilité, naturalisation du travail précaire des femmes…



Mexique. Engagement et sous traitance des politiques publiques, externalisation des politiques publiques et abaissement des coûts du travail, solidarité et précarité salariale, diplômes et marché du travail…



Femmes et journalisme sportif. Passion du sport comme récit fondateur des hommes, euphémisation des mauvaises conditions de travail, négation des dimensions économiques du sport, recrutement de femmes et changement du traitement des informations, « passion » et compétence, homosociabilités extra-professionnelles, « passion sportive» et mécanisme de domination…



Deux articles dans la rubrique « Mutations »



Manuella Roupnel-Fuentes dans « Souffrances au chômage. Histoire et devenir des femmes et des hommes licencié-e-s de Moulinex » souligne que « l’expérience du chômage n’est pas réductible à la seule privation d’emploi », parle des ruptures engendrées, d’une expérience de la perte d’emploi différenciée selon le sexe, du genre des souffrances, de représentations sociales, d’immobilité professionnelle, de division sexuelle des méfaits du chômage, de sentiments de désœuvrement et d’inutilité, de temps (encadré et saturé ou temporalité angoissante des horaires dilués), d’enfermement domiciliaire et identitaire, de l’entre-soi des hommes, d’isolement social subi…



Yoann Demoli dans « Les femmes prennent le volant. Diffusion du permis et usage de l’automobile auprès des femmes au cours du XXe siècle » souligne, entre autres, les usages différenciés de l’automobile suivant le sexe, la différence entre détention du permis et conduite quotidienne, les effets générationnels, les déterminants sexués de la conduite automobile.



Et derrière une fausse convergences des usages, la répartition sexuée des types de trajets… les trajets de loisirs fortement masculins, la surreprésentation des femmes dans les seuls trajets « domestiques ».



J’ai été très intéressé par les textes de controverse autour de « La France, féministe ou antiféministe ? » :



Christine Bard, Marion Paoletti : « La France, féministe ou antiféministe ? »



Françoise Picq : « Féminisme-antiféminisme : la ligne de partage »



Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri : « Antiféminisme : pas d’exception française »



Nacira Guénif- Souilamas : « Contre l’antiféminisme, le féminisme prend des couleurs »



Cécile Proust : « Femmeusesaction#30, un roman-photo »



Les auteur-e-s parlent de la mobilisation réactionnaire de la « Manif pour tous » et du « printemps français », de ses composantes religieuses, d’historicité de la différence des sexes, d’égalité refusée entre les femmes et les hommes, d’universalisme républicain replié, d’universalisme aveugle aux différences, de racialisation et de division du mouvement féministe…


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Travail, genre et sociétés n°23 : Traditions ..

Après un entretien avec « une sorcière comme les autres » Anne Sylvestre, un dossier « Traditions et ruptures chinoises » qui interroge « Quels droits pour les femmes dans un pays où le déséquilibre démographique est nettement en leur défaveur, à l’instar de l’Inde et du Pakistan, mais contrairement à la plupart des pays du monde ? »



Isabelle Attané analyse la valorisation du masculin au détriment du féminin sur la démographie dans « Naître femme en Chine en Chine: une perspective démographique ».



« Dès les toutes premières étapes de son existence et, de plus en plus fréquemment, en amont de la naissance, elles est victime de son statut dévalorisé en comparaison de celui des hommes ; de ce fait, elle connait non seulement la probabilité de naître inférieure à la norme habituellement observée, mais encore elle meurt plus qu’elle ne devrait à certains âges, en particulier avant son premier anniversaire. »



Tang Xiaojing « Les femmes du grand bond en avant, miroirs et masques idéologiques » insiste sur le rôle de l’État dans les politiques de développent économique et la mise au second plan de l’égalité sexuelle. L’auteure montre comment a été inventée la catégorie de « femmes au foyer » puis la métamorphose en intérimaires de l’industrie « le pouvoir chinois parvient à instaurer une catégorie d’emplois féminins précaires, alimentée par une main-d’œuvre bon marché et invisible. »



Tania Angeloff autour de « Emploi, genre et migrations » fait ressortir l’impact de la présence ou l’absence de réseaux sociaux provinciaux dans « le double processus de segmentation – sociale et genrée » de l’emploi des migrant-e-s.



Wang Zheng présente enfin le militantisme féministe dans la Chine contemporaine, en particulier l’association « Stop à la violence conjugale » et analyse les différences avec les mouvements féministes transnationaux.



Ce dossier est complété par deux textes autour des femmes et les risques liés à la radioactivité « S’intéresser aux femmes scientifiques confrontées à des risques professionnel incite ainsi à s’interroger sur les femmes dans les pratiques scientifiques, en tant que travailleuses, et sur leur rôle dans le développement des savoirs. »



A lire aussi des analyses sur les « performances économiques des femmes » et en particulier le beau texte d’Irène Jonas « Psychologie évolutionniste, mixité et sexisme bienveillant ».



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Travail, genre et sociétés N°21

La revue a changé d’éditeur. Margaret Maruani, pour les dix ans de publication, nous rappelle l’équilibre des trois mots du titre :



« Le travail, qui est notre principale grille d’analyse, les lunettes à partir desquelles nous regardons la différence des sexes. En ce sens, le travail n’est pas un domaine spécialisé de recherche, mais un fil rouge pour lire le statut des femmes et des hommes dans la société.

Le genre, qui est toujours présent, quelle que soit son appellation : différence des sexes, masculin/féminin, rapports sociaux de sexe… A chacun-e de choisir dans ce fond commun le concept qui lui convient. En la matière, nous n’avons pas de religion.

Les questions de sociétés qui nous semblent cruciales au regard du genre, mêmes si elles ne sont pas directement ou immédiatement liées à celles du travail : la prostitution, l’avortement, la parité en politique et bien d’autres sujets trouveront toujours place dans Travail, genre et sociétés. »



Le numéro s’ouvre par les propos d’une caissière, Nathalie M. « Le refus d’encaisser », Marlène Benquet soulignant le triple mouvement de féminisation, de tertiarisation et de précarisation du salariat.



Un riche dossier « Égalité et diversité» est introduit par Jacqueline Laufer et Rachel Silvera « … l’égalité est transversale à l’ensemble des discriminations et, considérer le genre comme une dimension de la diversité et/ou de la discrimination – au même titre que l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, l’âge… – est problématique. On pourrait y voir le risque de dilution de la question de l’égalité entre hommes et femmes dans la diversité. »



Ce dossier est composé d’un ensemble d’analyse renouvelant partiellement le débat : Jacqueline Laufer « L’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes est-elle soluble dans la diversité ? », Monique Meron « Statistiques ethniques : tabous et boutades », Christophe Falcoz et Audrey Bécuwe « La gestion des minorités discréditables : le cas de l’orientation sexuelle » et Marie-Thérèse Lanquetin « Égalité, diversité et … discriminations multiples ».



Je signale aussi le texte sur les représentations sexuées dans les lectures de référence à l’école.
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Tgs 23 : traditions et ruptures chinoises

Hier et aujourd’hui, l’apport du genre pour la compréhension



Après un entretien avec « une sorcière comme les autres » Anne Sylvestre, un dossier « Traditions et ruptures chinoises » qui interroge « Quels droits pour les femmes dans un pays où le déséquilibre démographique est nettement en leur défaveur, à l’instar de l’Inde et du Pakistan, mais contrairement à la plupart des pays du monde ? »



Isabelle Attané analyse la valorisation du masculin au détriment du féminin sur la démographie dans « Naître femme en Chine en Chine: une perspective démographique ».



« Dès les toutes premières étapes de son existence et, de plus en plus fréquemment, en amont de la naissance, elles est victime de son statut dévalorisé en comparaison de celui des hommes ; de ce fait, elle connait non seulement la probabilité de naître inférieure à la norme habituellement observée, mais encore elle meurt plus qu’elle ne devrait à certains âges, en particulier avant son premier anniversaire. »



Tang Xiaojing « Les femmes du grand bond en avant, miroirs et masques idéologiques » insiste sur le rôle de l’État dans les politiques de développent économique et la mise au second plan de l’égalité sexuelle. L’auteure montre comment a été inventée la catégorie de « femmes au foyer » puis la métamorphose en intérimaires de l’industrie « le pouvoir chinois parvient à instaurer une catégorie d’emplois féminins précaires, alimentée par une main-d’œuvre bon marché et invisible. »



Tania Angeloff autour de « Emploi, genre et migrations » fait ressortir l’impact de la présence ou l’absence de réseaux sociaux provinciaux dans « le double processus de segmentation – sociale et genrée » de l’emploi des migrant-e-s.



Wang Zheng présente enfin le militantisme féministe dans la Chine contemporaine, en particulier l’association « Stop à la violence conjugale » et analyse les différences avec les mouvements féministes transnationaux.



Ce dossier est complété par deux textes autour des femmes et les risques liés à la radioactivité « S’intéresser aux femmes scientifiques confrontées à des risques professionnel incite ainsi à s’interroger sur les femmes dans les pratiques scientifiques, en tant que travailleuses, et sur leur rôle dans le développement des savoirs. »



A lire aussi des analyses sur les « performances économiques des femmes » et en particulier le beau texte d’Irène Jonas « Psychologie évolutionniste, mixité et sexisme bienveillant ».
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