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Citation de Danieljean


Pour nous qui sommes dans le samsara, les notions d’amis et d’ennemis sont très fortement ancrées en nous. Nous sommes très attachés à notre famille, à nos proches et à nos amis, à tous ceux que nous aimons ; nous éprouvons au contraire de l’aversion pour ceux que nous n’aimons pas, pour nos ennemis et nos adversaires. En raison de ces relations marquées par l’attachement ou l’aversion nous accomplissons de nombreux actes parfois positifs, parfois négatifs. Cependant, les relations établies en cette vie n’ont rien de définitif : nos amis ou nos parents de cette existence ne le seront pas toujours, pas plus que nos ennemis le seront forcément encore dans nos vies à venir. De plus, il est certain, que ceux que nous aimons, nos proches, ne nous accompagneront pas au-delà de la mort. Nous serons alors obligés de nous séparer d’eux. Mais, nous ne le comprenons pas et c’est une source supplémentaire d’attachement. L’histoire de Katayana l’illustre de manière frappante.
Alors qu’il était dans une méditation profonde, Katayana aperçut une jeune femme qui tenait contre elle son enfant en même temps qu’elle mangeait un poisson. Devant elle se tenait un chien qui attendait dans l’espoir de recevoir un morceau du poisson. Enervée par l’attitude du chien, elle se mit en colère contre lui et lui jeta une pierre. Dans la profondeur de sa méditation, Katayana vit la réalité de tous les éléments de la situation. Il s’exclama alors : “Manger son père, brutaliser sa mère et chérir son ennemi : le samsara est bien risible !” En effet, la femme ne le savait pas, mais l’enfant qu’elle chérissait alors contre son sein était en fait son ennemi d’une vie passée ; le poisson qu’elle mangeait avait été son père, et le chien sa mère. De la même manière, ceux que nous regardons maintenant en tant qu’amis ou en tant qu’ennemis ne sont tels que par le processus d’attachement-aversion se produisant dans notre propre esprit et non de manière définitive. Il faut au contraire se rappeler, comme l’enseigne le Bodhicharyavatara, que, parmi tous les êtres, il n’en est aucun qui n’ait été notre mère dans nos vies passées.
Au moment de la mort, quelle qu’en soit la circonstance, aucun de nos proches, aucun ami, ni notre père ni notre mère, ni l’être qui nous est le plus cher au monde ne pourront nous protéger. Nous devrons les quitter. Toutes nos richesses, tous nos biens, aussi vastes soient-ils, ne pourront pas davantage nous empêcher de mourir. Nous les aurons accumulés au prix de beaucoup d’efforts, nous les aurons préservés avec beaucoup de peines ; nous gardant bien de les utiliser pour en faire offrande auxTrois Joyaux ou pour les donner aux pauvres, nous n’en aurons rien fait de profitable ; quel que soit notre désir de les préserver, nous ne pourrons rien emporter avec nous. Bien au contraire, voyant que nos biens vont désormais nous échapper pour appartenir à d’autres, nous éprouverons de très grandes souffrances.
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