Napoléon – homme d'ordre – n'était pas loin de partager l'opinion de Platon : en temps de guerre ou de paix, la mer est la cause principale de la corruption de la société et de la politeia, c'est-à-dire la citoyenneté, l'harmonie sociale. La mer, par le trafic, la revente des produits, les affaires commerciales et la chrématistique, « engendre dans les âmes, explique Platon, une disposition à se dédire sans cesse et à être de mauvaise foi,
bref, fait que tout le monde dans l'État manque de bonne foi et d'amitié mutuelles ». « Napoléon n'estimait point les commerçants, constatera Chaptal. Il disait que le commerce dessèche l'âme, par une âpreté constante de gain, et il ajoutait que le commerçant n'a ni foi ni patrie. » (page 120)