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Citation de marilyseleroux


Plein champ

La nuit macère de nouveau autour des vernis et des lampes, et cela rampe de nouveau, que l’on ne saurait nommer mieux, sous les pierres et les tapis.

Comme si la neige n’occupait jamais longtemps la place, et que l’on avait aux lèvres enfin ce peu de poussière qui autorise à vibre, ou condamne…

Soudain audible sous le vent, un fracas d’ailes. Visible au ciel, ou sur la ligne de partage, une fontaine d’oiseaux blancs, goélands sans doute,

Sauf égarement des gens ou trucage, échappés à quelque décharge... Une forme pâle s’accoude entre ombre et soleil, un poignet se casse, et l’on ne modèle

Qu’un rêve de pierre à creuser ou fendre. Il n’y a peut-être, de l’autre côté de la haie barbare, un cheval couché qui ne bouge plus, et des mouches noires

Recouvrant un dôme en forme de corps ; il y a aussi, quand l’œil et l’objet qui piège l’image reniflent la mort, un reste de femme entre deux sillons,

Des bouts de charrue jetés au hasard, au vent et au sable, et un vieil enfant blond qui singe, en riant plus loin que ses larmes, l’ivresse et l’extase.

Robert Nédéléc, Plein champ, page 48, éditions Aspect 2014.
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