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Citation de enkidu_


La légende déclare : « Les Moudjahidine afghans bénéficient de l’entier soutien d’Allâh Tout-Puissant ; aucune puissance terrestre ne saurait les abattre. »

Pareille expression pourrait se comparer à la propagande du régime révolutionnaire iranien en guerre contre l’Irak et à l’insistance avec laquelle elle revendique le patronage divin. Mais on aura tôt fait de constater la différence. Tous ces Afghans qu’on rencontre partout à Peshawar, réfugiés, cadres des mouvements de résistance ou combattants « en permission », ne semblent ni exaltés, ni excités, ni haineux. Ils paraissent le plus souvent en paix avec eux-mêmes, calmes, presque détachés, si profondément et si naturellement convaincus de marcher et de combattre « dans la voie de Dieu » qu’aucune propagande ne saurait rien y ajouter. Il y a certes entre Persans et Afghans une dissemblance de tempérament renforcée par leur pratique respective de la piété chiite et sunnite, mais surtout s’impose l’évidence que la guerre afghane est un jihâd authentique et indiscutable pour une conscience musulmane, alors que celle de Khomeini est pour le moins douteuse.

A la même évidence se sont aussi rendus tous les observateurs et reporters étrangers, en particulier ceux qui ont accompli des tournées à l’intérieur de l’Afghanistan : l’Islam est le principal ressort, avant les mobiles politiques ou « patriotiques », du combat des Afghans et de leur résistance à l’envahisseur soviétique. Les études et enquêtes publiées en Occident sur ce conflit ne le soulignent peut-être pas toujours suffisamment, mais aucune ne le conteste ; il s’agit d’une guerre dont la motivation, pour les mujâhidîn, ceux qui mènent le jihâd, est réellement transcendante et relève du sacré. A cet égard, aucune comparaison avec, par exemple, les mouvements de résistance à l’occupation pendant la dernière guerre mondiale, ne saurait être adéquate. Ce n’est pas pour ou contre une idéologie comme la démocratie ou le communisme, ni même pour leur patrie conçue comme notion terrestre, que les résistants afghans luttent et meurent, mais, comme ils disent volontiers, surtout parmi les troupes groupées sous l’autorité du célèbre commandant Massoud, pour al-Haqq, c’est-à-dire pour Dieu en tant que Vérité suprême et dispensateur de justice. (pp. 221-222)
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