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Citation de Polynox


Les voix et les rires s’éteignent quand un bourdon plus rauque s’élève d’un, puis de deux, puis de trois bassins, épaississant l’air autour de nous. Le son se joint à la nuit qui nous engloutit doucement. Le timbre très profond s’éraille dans des boucles d’aigus surnaturels, au-dessus de ce petit monde assemblé autour des bassins dorés, le visage soudain grave. Les sonneurs font corps avec les vagues sonores de leur instrument, la main parfois suspendue, le temps de laisser la vibration s’exprimer, les doigts fermes mais jamais crispés. L’image même du lâcher-prise, le tout dans des positions fort peu confortables. Un vieil homme arbore un sourire éclatant en rajustant sa casquette. On y est. L’eau vibrionne dans les bassins. Leur résonance se prolonge dans la nuit, bientôt relayée par les flammes du feu de la Saint-Jean, un peu plus loin. Le temps se suspend alors vraiment, quand le craquement du bûcher s’unit au comble du vrombissement, puis aux plaintes affaiblies des bassins, qui finissent par se taire.
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