Marseille, le soleil, le mistral, les cités et la drogue. Ce livre est le récit très chirurgical d’un journaliste sur la mort d’un jeune homme et sur un rescapé d’une fusillade alors qu’il n’avait que neuf ans. Le livre est un accumulation de chiffres, de statistiques. J’imaginais que l’auteur aurait écrit son enquête d’une manière plus romancée, mais il n’en est rien. Nous avons l’impression de lire des coupures de presse les unes après les autres, dans lesquelles le journaliste masque le drame derrière une série de données souvent tragiques. De la mort de ce Michou, on retiendra les informations qui font de sa mort une probabilité devenue une statistique. Lenny, quant à lui, à la chance de survivre à sa blessure, mais à quel prix.
Mais finalement, qui sont les responsables ? Les dealers qui mettent en place des réseaux et qui se livrent une bataille de tranchée entre eux, les politiques qui tournent le dos à ce jeu de massacre pour une paix sociale acquise sur le sang de gamins, les parents qui manquent cruellement de poigne, qui par peur de l’inconnu, préfère rester dans leur petit appartement miteux au lieu de déménager un peu plus loin, dans un quartier certes un peu plus cher, mais tellement plus calme et loin du tumulte de la cité, ou alors ceux qui viennent acheter pour consommer.
Cette enquête fait réfléchir sur l’inaction des parents, clairement, des politiques, élus par les citoyens, des consommateurs, pitoyables.
Le style est froid, sans âme, propre, trop même. Trop de recul même si l’auteur essaye faussement de nous faire croire à une empathie mal simulée. C’est tout simplement une enquête très journalistique sur Marseille et son trafic permanent. C’est encore ce qui fait de Marseille, du sud de la France, des clichés pour les bien-penseurs hypocrites, qui condamnent d’avance les jeunes de ces cités.
Lien :
https://lectureroman.wordpre..