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Citation de Cielvariable


Par un jour d'automne orageux, une galère s'engageait dans le large estuaire d'une rivière bretonne, vers le port de Rutupiae.

La marée était basse, et les rivages boueux que la haute mer viendrait recouvrir fourmillaient d'oiseaux de mer, courlis ou pluviers. Et derrière l'étendue de sable et d'eau saumâtre se dressait, de plus en plus haute, de plus en plus proche à chaque minute, la silhouette de Rutupiae : la longue bosse formée par cette île, comme un dos de baleine, les remparts gris de la forteresse et les baraquements des docks massés en contrebas.

Le coeur gonflé d'espérance, le jeune homme debout à la proue de la galère regardait se rapprocher la forteresse ; ses pensées allaient et venaient entre l'avenir qui l'attendait là et le souvenir de cet entretien avec Licinius, le commandant de sa cohorte, un mois plus tôt, à l'autre bout de l'Empire. C'était le soir où lui était parvenue son affectation.

- Tu ne connais pas la Bretagne, n'est-ce pas ? lui avait demandé Licinius.

Justin -Tiberius Lucius Justinianus, de son vrai nom, inscrit sur les tablettes du Corps médical des armées à Rome - avait secoué la tête, répondant avec ce léger bégaiement dont il n'avait jamais pu se débarrasser :

- N... non, monsieur. Mon grand-père y est né, y a grandi, mais il s'est installé à Nicaea en quittant les Aigles.

- Tu as donc envie de découvrir cette province par toi-même.

- Oui, monsieur, sauf que... je ne m'attendais pas vraiment à y être envoyé avec les Aigles.
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