Rupi Kaur

Si je devais marcher pour te rejoindre
il me faudrait huit cent vingt-six heures
les mauvais jours j'y pense
que ferais-je si c'est l'apocalypse
et que les avions s'arrêtent de voler
il y a tellement de temps pour penser
tellement d'espace vide à consumer
mais pas d'intimité autour pour le consumer
c'est comme rester bloquée dans une gare
à attendre attendre attendre
le train qui porte ton nom
quand la lune se lève sur cette côte
mais que le soleil continue de brûler effrontément
sur la tienne
je m'effondre de savoir que même nos ciels sont différents
nous avons été ensemble si longtemps
mais avons-nous vraiment été ensemble si
ton toucher ne m'a pas tenue assez longtemps
pour s'imprimer sur ma peau
je fais de mon mieux pour rester présente
mais sans toi ici
tout le meilleur
est seulement médiocre

- longue distance