Samir Bouadi

Nous sommes tous fiers d'appartenir à ce bataillon Saklatava, qui regroupe des ressortissants du Commonwealth, mais nous sommes surtout fier d'appartenir à cette communauté d'hommes et de femmes qui disent non à ce coup d'état militaire et fasciste. D'Espagne, nous disons non à tous les loups qui, dans l'Europe tout entière, mordent dans la chair trop tendre des agneaux pacifiste. Non. Nous disons non à la dictature et nous prêtons serment à la République d'Espagne. Amis communistes, anarchistes ou socialistes, souvenez-vous qu'il y a cent quarante huit ans de cela, à Paris, des enfants affamés de justice, le ventre vide et l'âme lourde d'espoir prenaient d'assaut le bastion de l'infamie. La Bastille tombait alors dans un fracas qui ne résonne plus à l'oreille des asservisseurs. Ceux-ci vont devoir à nouveau apprendre le bruit des pierres qui tombent et celui des têtes qui roulent. Car nous sommes les fils de la Révolution et nous sommes les enfants du fracas. C'est sans trompettes que nous marchons sur les terres arides de l'avenir. Notre sang suffira à irriguer les travers fertiles où pousseront les fleurs de demain. Mais avant d'aborer à la boutonnière la rose blanche, nous vissons à nos fusils la baïonnette de nos illustres pères. La bave de nos ennemis suffira à en lustrer l'acier.