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Citation de Aunryz


Il y avait en 1803, dans la ville d’Altona, capitale du Holstein, un savant que l’on nommait Ludwig Klopstock. Quand je dis savant, je n’exprime point l’opinion générale de ses concitoyens à son égard, car ils prétendaient généralement que le pauvre homme ne possédait d’autre mérite et d’autre savoir que de porter le grand nom de Klopstock. Son unique titre à l’intérêt, selon eux, consistait à être le neveu du poète de La Messiade.

Ludwig justifiait, en apparence du moins, le peu de cas que l’on faisait de lui. Toujours distrait et rêveur, il cherchait les lieux solitaires, passait des heures les yeux levés vers le ciel, n’avait point de moments réglés pour ses repas, et ne savait point gagner un écu par son travail. Il vivait, tant bien que mal, du revenu modique d’une ferme qu’il possédait au village d’Oltenzen, et d’une rente de huit cents livres environ, produit d’un capital placé chez un négociant de la rue Pallmail. Du reste, ni ses méditations en plein air, ni ses études de douze heures sans interruption dans le cabinet où il s’enfermait, n’avaient jamais produit le moindre résultat connu. Quand on l’interrogeait sur ce qu’il faisait au milieu de ses instruments de physique et sur ce qu’il voyait à travers un gros télescope établi sur le toit de sa maison, il rougissait, il bégayait, il se déconcertait, et le questionneur s’éloignait en haussant les épaules, bien convaincu que Ludwig n’était qu’un imbécile.
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