L’affaire de l’Olympia
Lorsqu’un collectionneur américain veut acquérir l’Olympia de Manet, qui a fait scandale au Salon de 1865, Monet engage, en automne 1889, une campagne de souscription destinée à acheter le chef-d’œuvre pour l’offrir au Louvre.
« C’est un bel hommage à rendre à sa mémoire et c’est en même temps une façon discrète de venir en aide à sa veuve, à laquelle ce tableau appartient », écrit-il à Rodin.
…
« Monsieur le Ministre,
Au nom d’un groupe de souscripteur, j’ai l’honneur d’offrir à l’Etat l’Olympia d’Edouard Manet. (…) De l’aveu de la grande majorité de ceux qui s’intéressent à la peinture française, le rôle d’Edouard Manet a été utile et décisif. Non seulement il a joué un grand rôle individuel, mais il a été, de plus, le représentant d’une grande et féconde évolution. »
Manet à Fallières, ministre de l’Instruction publique 7 février 1890.
…
Mais la première déception vient de Zola, qui fait part de son refus à Monet : « Manet ira au Louvre, mais il faut que ce soit de lui-même, en pleine reconnaissance nationale de son talent… »
Détails de la polémique p.89
L’Etat finit par accepter cette donation pour le musée de Luxembourg. Il faudra attendre l’intervention de Clémenceau en 1907, pour que le chef-d’œuvre soit transféré au Louvre.