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Citation de LaFouineuse


- Je suis un peu perdue. Et un peu triste. Mais je… j’apprends. J’apprends à m’aimer de nouveau. Lentement. Je ne m’en serais jamais crue capable. Tu vois ce que je veux dire ?
Elle acquiesce. Je poursuis.
- Mais c’est pas facile. Entre mon père, qui n’en a strictement rien à faire de maman et moi. Toi, la seule personne qui m’ait jamais comprise, qui vit à des milliers de kilomètres. Et mes amis qui vont tous dans des facs différentes l’année prochaine… La fac… Oh, mon Dieu ! Je vais devoir passer quatre années à me remplir la cervelle avec des trucs à la con tout en apprenant à survivre à une camarade de chambre en résidence universitaire, à partager ma douche, à être boursière, à rédiger des dissertes et à subir la pression d’une future carrière indéterminée. C’est vrai, quoi ? Qu’est-ce que je vais faire ? Comment est-ce qu’on fait pour trouver un appartement et payer son loyer ? Comment est-ce que je vais gagner de l’argent ?
- Moi, j’ai fait du strip-tease, à dix-neuf ans…, suggère tante Beth.
- Le strip-tease semble définitivement la voie, je lui accorde. Mais ne dis rien à maman.
Elle fait semblant de zipper sa bouche, et reprend la parole en souriant.
- Ne fais pas de strip-tease.
- Euh… J’avais pigé.
Le vent soulève alors sa jupe. Je lui propose ma veste, qu’elle refuse.
- Je ne vais pas tarder à retourner à l’intérieur. Garde-la.
- Quoi ? Je n’ai pas le droit de me sentir concernée par ton bien-être ?
- Non. (Elle se tourne vers moi, l’air soudain sérieux.) Occupe-toi de toi, assène ma tante d’un ton grave.
Elle expire doucement.
- Je ne plaisante pas, Isis. Tu dois commencer à prendre soin de toi. Pas de moi, pas de ta mère, pas de tes amis. De toi. Tu es quelquun de précieux. Il n’y a pas deux personnes comme toi sur cette planète. Si jamais tu te retrouves à plat ou blessée parce que tu n’auras pas pris soin de toi-même, je ne te le pardonnerai jamais.
Ce n’est pas une menace, ça ne peut pas l’être lorsque des petites larmes brillent dans ses yeux. J’enfile ma veste. Sa chaleur fait du bien, vu la fraîcheur de l’air.
- J’essaie.
- Non, tu n’essaies pas, me reprend ma tante. Pas vraiment. Mais si tu apprends à t’aimer de nouveau comme tu me l’as dit, alors ça finira par venir. Et il faudra que tu laisses faire, quand ça arrivera.
Ne comprenant pas tout à fait ce qu’elle veut dire, je hoche la tête.
- OK.
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