La grand-mère, en effet, vénérait la vie sous chacune de ses formes. La vie qui n'est pas figée, univoque, ni rectiligne, mais ondoyante, chatoyante et sauvage. Aussi prenait-elle soin de toutes ses manifestations. Au printemps, elle avait été, comme chaque fois, émerveillée en découvrant la portée de chatons que Mirette, sa chatte tigrée, avait cachée dans le bûcher, contre le mur de la grange du vil-lage. Avec Ophélie, elle avait fabriqué un berceau au moyen d'une cagette et des grandes culottes usées du pépé. Elles avaient contemplé toutes deux Les grouillantes petites bêtes, aux yeux mi-clos, qui couinaient comme des souris et tenaient à peine sur leurs frêles pattes.