Que Kafka ait été sensible au fatras antisémite qui circulait sur le "corps juif" est tout à fait vraisemblable. Pas seulement en raison des doutes que suscitait en lui sa propre identité sexuelle, de la précoce humiliation physique éprouvée lorsque, enfant, il accompagnait son père à la piscine ou à cause de ses indispositions chroniques, mais aussi parce que ses amis sionistes cultivaient le mépris du physique diasporique, obnubilés qu'ils étaient par l'idéal du "Juif nouveau" destiné à peupler Eretz-Israël. (P77)