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Citation de Partemps


FABLE II.

C'est ici qu'on commence à trouver La Fontaine. Le discours du
renard n'a que cinq vers, et n'en est pas moins un chef-d'oeuvre.
Monsieur du corbeau, pour entrer en matière; et à la fin, vous
êtes le phénix, etc.

V. 14. Il est plaisant de mettre la morale dans la bouche de celui
qui profite de la sottise: c'est le renard qui donne la leçon à
celui qu'il a dupé, ce qui rend cette petite scène, en quelque
sorte, théâtrale et comique.

Il est fâcheux que Monsieur rime avec Flatteur, c'est-à dire ne
rime pas; mais c'était l'usage alors de prononcer l'r de monsieur.
On tolère même de nos jours cette petite négligence au théâtre,
parce qu'elle est moins remarquable.

FABLE III.

Cette petite fable est charmante par la vérité de la peinture,
pour le dialogue des deux grenouilles, et pour l'expression
élégante qui s'y trouve.

Plusieurs gens de goût blâment La Fontaine d'avoir mis la morale,
ou à la fin, ou au commencement de chaque fable; chaque fable,
disent-ils, contient sa morale dans elle-même: sévérité qui nous
aurait fait perdre bien des vers charmans.

FABLE IV.

V. 5. Relevé. Mauvaise rime qu'on appelle suffisante; La Fontaine
pouvait mettre d'un pas dégagé.

V. 6. Et faisait sonner sa sonnette.

Est un vers heureux, et d'harmonie imitative, qui s'est trouvé
sous la plume de l'auteur.

La Fontaine ne manque pas, du moins autant qu'il le peut,
l'occasion de mettre la morale de son Apologue dans la bouche d'un
de ses acteurs. Cette fable des deux Mulets est d'une application
bien fréquente.

V. 2. Celui-ci, glorieux d'une charge si belle, N'eût voulu pour
beaucoup en être soulagé.

Ce mulet-là fait songer à bien d'honnêtes gens.

FABLE V.

Cette fable du loup et du chien est parfaite d'un bout à l'autre;
il n'y a à critiquer que l'avant-dernier vers.

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.

Un loup n'a que faire d'un trésor.

FABLE VI.

Voilà certainement une mauvaise fable que La Fontaine a mise en
vers d'après Phèdre. L'association de ces quatre personnages est
absurde et contre nature. Quel besoin le lion a-t-il d'eux pour
chasser? ils sont eux-mêmes le gibier qu'il cherche. Si Phèdre a
voulu faire voir qu'une association avec plus fort que soi est
souvent dangereuse; il y avait une grande quantité d'images ou
d'allégories qui auraient rendu cette vérité sensible. Voyez la
fable du Pot de terre et du Pot de fer.

FABLE VII.

La Fontaine pour nous dédommager d'avoir fait une fable aussi
mauvaise que l'est la précédente, lui fait succéder un apologue
excellent, où il développe avec finesse et avec force le jeu de
l'amour-propre de toutes les espèces d'animaux, c'est-à dire de
l'homme, dont l'espèce réunit tous les genres d'amour-propre.

On ne finirait pas si on voulait noter tous les vers heureux de
cette fable.

V. 23. Dame fourmi trouva le citron trop petit. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

V. 28. Lynx envers nos pareils et taupes envers nous.

Et les deux derniers vers.

C'est donc la faute à Jupiter si nous ne nous apercevons pas de
nos propres défauts. Esope, que Phèdre a gâté en l'imitant, dit,
et beaucoup mieux, chaque homme naît avec deux besaces, etc. De
cette manière, la faute n'est point rejetée spécialement sur le
fabricateur souverain. La Fontaine aurait mieux fait d'imiter
Esope que Phèdre en cette occasion.

FABLE VIII.

Autre Apologue, excellent d'un bout à l'autre.

FABLE IX.

V. 27. Fi! Espèce d'interjection qu'on n'emploie que
proverbialement et dans le style très-familier.

FABLE X.

Cette fable est connue de tout le monde, même de ceux qui ne
connaissent que celle-là. Ce qui en fait la beauté, c'est la
vérité du dialogue. Plusieurs personnes ne semblent voir dans cet
Apologue qu'une vérité triviale, que le faible est opprimé par le
fort. Ce ne serait pas la peine de faire une fable. Ce qui fait la
beauté de celle-ci, c'est la prétention du loup qui veut avoir
raison de son injustice, et qui ne supprime tout prétexte et tout
raisonnement, que lorsqu'il est réduit à l'absurde par les
réponses de l'agneau.

V. 19 et 20. Si je n'étais pas né ne rime pas avec l'an passé.
Pure négligence.

FABLE XI.

Ce n'est point là une fable, quoiqu'en dise La Fontaine; c'est un
compliment en vers adressé à M. le duc de la Rochefoucault sur son
livre des Maximes. Un homme qui s'enfuit dans le désert pour
éviter des miroirs: c'est là une idée assez bizarre, et une
invention assez médiocre de La Fontaine.

V. 21. On voit bien où je veux venir.

On le voit à travers un nuage; cela est si vrai, que La Fontaine
est obligé d'expliquer son idée toute entière, et de dire enfin:

Et quant au canal, c'est celui Que chacun sait, le livre des
Maximes.

Cela rappelle un peu le peintre qui mettait au bas de ses figures,
d'un coq, par exemple, ceci est un coq.

FABLE XII.

La plupart des fables et des contes ont fait le tour du globe. La
Fontaine met en Europe la scène où il suppose que fut fait le
récit de cette aventure, récit que les Orientaux mettent dans la
bouche du fameux Gengiskan, à l'occasion du Grand Mogol, prince
qui dépendait en quelque sorte de ses grands vassaux. Au surplus,
ce récit ne peut pas s'appeler une fable; c'est une petite
histoire allégorique qui conduit à une vérité morale. Toute fable
suppose une action.

FABLE XIII.

V. 10. Au lieu de deux, etc. Voilà deux traits de naturel qu'on ne
trouve guère que dans La Fontaine, et qui charment par leur
simplicité.

V. 12. De nul d'eux. Transposition que de nos jours on trouverait
un peu forcée, mais qui se pardonnait alors dans le style
familier.

V. 13. Un quart, un quatrième.

Un quart voleur survient, etc. Voilà les conquérans appelés
voleurs, c'est-à dire par leur nom. Nous sommes bien loin de
l'Epître dédicatoire, et de ce roi qui comptera ses jours par ses
conquêtes.
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