Le poisson, dit-on, ne se rend jamais compte avant d'être sorti de son bocal que l'eau lui est vitale. D'autres patients ont témoigné à leur manière : "C'est en France qu'on apprend l'Afrique".
Comme je vous le disais, chez nous, une personne n'existe pas seule. Nous ne sommes pas nés dans des sociétés individualistes comme en Occident. Qui que nous soyons, notre nom nous lie à notre clan, de notre vivant mais aussi après notre mort.
Comment redonner l'espoir à cet homme brisé ? Nous allons passer deux heures avec Djibril au cours desquelles, faisant écho à son médecin, l'homme dialoguera presque sans pause avec Ismaël, le médiateur interculturel, donnant l'impression d'un homme assoiffé qui se désaltère enfin à l'eau fraiche.
La plupart du temps, les soignants sont dans l’ignorance du monde des patients. D’ailleurs, la connaissance de ce monde ne leur est pas forcément utile. Sauf peut-être pour les malades sur lesquels ils « buttent ».