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Citation de enkidu_


Il existe à Djeddah, le port de la Mecque, un musée auquel le qualificatif de « maudit » conviendrait fort bien : jamais personne, dit-on, n’est admis à le visiter ; tout ce que l’on sait, c’est qu’il contient une impressionnante collection de stèles païennes pré-islamiques : des idoles bien antérieures à l’établissement du monothéisme par Mahomet. Autant se comprend fort bien l’interdiction faite d’y pénétrer aux fidèles musulmans, dont les autorités séoudiennes veulent maintenir la parfaite pureté religieuse, autant proscrire la visite aux archéologues étrangers suscite des questions, et d’autant plus que les rares voyageurs qui se sont hasardés à en parler éveillent chez les fonctionnaires de Djeddah des réactions d’embarras mêlées d’horreur. S’il s’agissait en toute simplicité d’idoles païennes courantes, on comprendrait difficilement une telle réaction ; car les grands musées et collections d’Amérique et d’Europe sont certes bien pourvus en objets de ce genre ! Alors, ces stèles ne seraient-elles pas les idoles sémitiques qu’adoraient les Arabes avant la mission de Mahomet ? N’y aurait-il pas existé d’étranges cultes magiques, secrets, effrayants ? Des rites thaumaturgiques centrés autour d’idoles fantastiques, aussi déconcertantes et inquiétantes que celles qui surgissent dans les contes et nouvelles de H. P. Lovecraft ? Lovecraft mentionne çà et là les fabuleuses cités antédiluviennes ; la plus extraordinaire est Yrem, la cité aux mille piliers, antérieure à l’humanité elle-même et ensevelie depuis des millénaires sous les sables du « Désert de la mort » ; ces cités marquent d’elles-mêmes l’accès à des ruines encore plus secrètes, plus inquiétantes et plus terribles situées dans les entrailles de la terre.

Effectivement, le terrible Désert qui s’étend depuis des siècles sur tout le sud-est de la péninsule arabique, le vaste Désert de Dahna, qui n’a plus le moindre point d’eau aujourd’hui, était autrefois jalonné d’étapes pour les caravanes, et, bien des millénaires avant celles-ci, de cités mentionnées dans les Mille et Une Nuits et d’autres légendes orientales. Il serait fort intéressant de savoir si, par la technique récente des relevés systématiques par photographie aérienne, leur existence pourra être prouvée. Et pourquoi ne s’agirait-il pas de très antiques cités lémuriennes ? Il existait à Djeddah un monument cyclopéen, dit « tombeau d’Eve » par la tradition locale. Son origine et sa destination réelles étaient inconnues. Le roi Séoud le fit détruire, car il nourrissait trop les superstitions populaires. (pp. 45-46)
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