Papa ne crois pas que je ne t’aime plus. Je suis toujours ta fille, ton petit bout de femme. Nous n’avons pas eu de chance, je sais.
Je comprends que tu aies voulu le meilleur pour nous tous mais que tu n’as pas pu. Tu étais comme l’esclave qui ère hébète et hagard dans l’ombre d’un palais luxueux en cherchant à comprendre pourquoi tout ceci ne lui appartient pas. Je sais […]. Je sais que ce n’est pas pour cela […]. J’ai compris Papa.
C'était ça. C'était cette toile, ce tableau... Géricault. Oui c'était de lui. Le Radeau de la méduse. Ton père s'était arrêté comme intrigué de le trouver là. Comme une vieille connaissance que l'on bouscule un jour dans le métro. Vous étiez passés devant. Il avait ralenti le pas. S'était arrêté. Et puis il se retourna, releva les yeux. Parcourut le tableau en en regardant chaque partie, s'était alors avancé de quelque petits pas lents pour s'arrêter devant, la tête relevée vers la toile accrochée sur le mur blanc qui se penchait vers le visiteur comme le salut respectueux d'un ambassadeur japonais.