*** Pour un sans culotte *****
***** SUR LA COMMUNE *****
Il était une fois dans ce grand cimetière ....
Ecoutes bien l'ami , c'est une histoire vraie ;
L'gouvernement d'alors avait perdu sa guerre
L'Etat de Prusse avait vaincu l'Etat français
Pendant qu'on s'arrangeait entre grands de l'époque
Pour payer le tribut au premier des tueurs ,
Voilà que de Paris le peuple se convoque
Et décide - comme ça ! -
Qu'il n'veut plus d'supérieurs !
Tous les copains de la commune
Ne sont pas morts sans rien laisser ;
Ils doivent nous garder rancune
De laisser crever leur passé .
Ils doivent nous garder rancune
De ne pas mieux en profiter .....
L'Etat de France implore son ami vainqueur
De lui donner la main pour mater " la canaille " ,
Car il faut , sans tarder , aller clouer la peur
Aux cerveaux parisiens qui bravent la mitraille !
Et c'est le dix huit mars de l'an soixante et onze ,
Que depuis le palais où rota Louis ( quatorze ) ,
M. Thiers a brandi quelques canons de bronze
Et crié vers Paris : " Ils vous f'ront rendre gorge ! "
Tous les copains de la Commune
Ne sont pas morts sans rien laisser ......
Une fille de Paris a gueulé vers le ciel
Et laissé sa jeunesse dans un bagne pourri :
Femmes , si vous luttez , saluez Louise Michel ....
Et si vous ne luttez pas ... saluez-là aussi .
Aussi souvenons-nous que des frères oubliés ,
Venus d'autres pays , citoyens de la terre ,
Sont morts des mêmes balles
Que leurs frères français ....
Ils avaient oublié les drapeaux , les frontières
Tous les copains de la Commune ......
Notre mémoire est née de ces quelques semaines
Compagnons et compagnes , il faut l'utiliser :
Revendiquons les rues , les montagnes , les plaines ,
Et , comme les communards , abolissons l'armée ! ...
Il faut gratter l'oubli dont on a recouvert
Les leçons des copains qui furent assassinés .
Il faut savoir que l'autonomie ouvrière
A laissé dans " l'histoire " des blessures infectées .
Tous les copains de la Commune .....