AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Dans toute religion, le fondateur est identifié au Logos, comme nous le lisons au début de l’Évangile selon Jean, « In principio erat Verbum » c’est-à-dire que ce qui était au commencement était le Verbe ou Logos identifié au Christ. L’Islam considère chacun des prophètes comme un aspect du Logos Universel, lequel, dans sa perspective, est identifié à la « Réalité Muhammadienne (al-haqïqat al-muhammadiyah) qui est la créature que Dieu créa en premier et à travers laquelle Dieu regarde toute chose. En tant que Réalité muhammadienne le Prophète est venu, avant tous les autres prophètes, au commencement du cycle prophétique et c’est à son aspect intérieur de Logos que se réfère le Hadïth : « Il (Muhammad) était prophète (Logos) alors qu’Adam était encore entre l’eau et l’argile. »

Le Soufi Najm al-Dïn al-Râzï écrit dans son Mirsâd al-ibâd que de même que, dans le cas d’un arbre, on plante d’abord une graine qui se développe en une plante, laquelle porte des branches, puis des feuilles, puis des fleurs, puis un fruit qui, à son tour, contient la graine, de même le cycle de la prophétie a commencé avec la Réalité muhammadienne, la réalité intérieure de Muhammad, pour se terminer par sa manifestation humaine. Il est ainsi, intérieurement, le commencement et, extérieurement, la fin du cycle prophétique qu’il synthétise et unifie dans son être. Extérieurement, il est un être humain et, intérieurement, il est l’Homme Universel, la norme de toute perfection spirituelle. Le Prophète fait lui-même allusion à cet aspect intérieur de sa nature dans le hadïth : « Je suis Ahmad sans le mïm (c’est-à-dire ahad, ce qui signifie Unité) ; Je suis un Arabe sans le 'ain (c’est-à-dire rabb, ce qui signifie Seigneur) ; Celui qui m’a vu, celui-là a vu la Vérité. »

Que signifient ces paroles sinon l’union intérieure du Prophète avec Dieu ? Cette vérité a été redite maintes et maintes fois à travers les âges par les maîtres du Soufisme, comme, par exemple, dans l’admirable poème persan tiré du Gulshan-i ràz :

Un simple mïm sépare Ahad de Ahmad
Le monde est immergé dans ce mim unique.

Ce mim qui sépare le nom ésotérique du Prophète, Ahmad, de Dieu, symbolise le retour à l’origine, la mort (mawt) et le réveil aux réalités éternelles. Son équivalence numérique est quarante, chiffre qui symbolise, pour l’Islam, l’âge de la prophétie. Extérieurement, le Prophète est le messager de Dieu auprès des hommes ; intérieurement, il est en union permanente avec le Seigneur. (pp. 110-112)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}