Les Japonais, qui utilisaient les caractères chinois pour écrire leur propre langue, inventèrent aussi une méthode qui leur permît de lire, dans le texte, la poésie et la prose chinoises - mais à la japonaise. En utilisant les "kaeriten" (sortes de marques-guides), ils arrivèrent à établir l'ordre correct, en japonais, des mots de la phrase chinoise ; désinences et terminaisons des mots individuels étaient indiquées au moyen d'"okurigana" (autre genre de marques-guides). Grâce à ces méthodes qui permettaient de "traduire" le chinois, les Japonais purent écrire leur propre poésie et leur propre prose en chinois. Par conséquent, depuis le VII° jusqu'au XIX°s, la littérature japonaise s'écrivit en deux langues : en japonais et en chinois (ou plutôt une version japonaise du chinois).
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