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Citation de Leg12


Ce peuple sans roi avait couronné, ce matin, et pour ce matin seulement, François Weiss, parce que c’était ton père, et parce que tu étais son fils. Une naissance faisait toujours un petit événement au sein du camp. Et la naissance d’un garçon faisait un petit sacre. Ton père était flatté comme la Vierge et rouge comme un pape. Tu fis alors la fierté de ton père, et pour cela, sois-en sûr, d’un peu de péché originel, déjà, tu fus lavé. Tous ces rituels obscurs qui suivaient ta naissance, et que les parois de la roulotte dérobaient à la connaissance des autres, c’était cela : l’adoubement et comme le baptême, par le père, du fils en un regard. Remarque que ton père ne se pressa pas pour quitter le campement. S’il y avait eu des photographes, il n’aurait pas été plus poseur. Mais – Dieu en soit loué – il n’y eut pas de photographes pour voler à l’oubli la gloriole paternelle. Quand ton père eut échangé quelques mots avec son assistance, il marcha droit vers la sortie du camp. Les autres se dispersaient peu à peu, reprenaient leurs occupations ou leurs oisivetés. Ou peut-être étaient-ils repris par elles. La vague de ta naissance se brisait peu à peu ; la bonace réinvestissait le camp. Tu ne faisais plus de bruit. D’ailleurs tu dormais, de ton premier sommeil.
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