Cecil s'imaginait le genre d'endroits d'où venaient ces gamins - des milieux qui lui semblaient bien pires que sa pauvre petite famille détraquée -, et il sentait alors un vague sentiment de pitié l'envahir, mais nom de Dieu, ras le bol de les entendre chouiner. On aurait dit qu'ils ne pouvaient pas s'empêcher de se transformer eux-mêmes en objets de haine, en aimants à cruauté. Il se demanda si la maltraitance était une chose qui n'arrivait qu'aux gamins irritants, ceux qui n'inspiraient que violence et rejet, à l'inverse des gamins adorables qu'on dorlote, qu'on gâte et qu'on engraisse.