Je voudrais être , Seigneur Jésus,
cette terre que tu peux conquérir.
Je voudrais être , Seigneur Jésus,
l'amphore vide que tu peux emplir.
Je voudrais être , Seigneur Jésus,
la pâte lourde que tu fais lever.
Je voudrais être , Seigneur Jésus,
l'oreille que tu ouvres à ta voix.
Je voudrais être , Seigneur Jésus,
le compagnon de tes frères.
Je voudrais être , Seigneur Jésus,
une étincelle de ta clarté,
afin que sur la terre s'accomplisse ta volonté.
Notre vie quotidienne si riche ou si préoccupante soit-elle n'est pas le tout de la vie. Elle n'en est que l'écorce.
La moelle est au dedans comme la sève dans l'arbre. Nous sommes donc appelés à quitter le monde des choses, le monde de l'immédiateté afin de chercher la perle de grand prix dont nous parle l’Évangile.
Se creuseront alors en nous des espaces de liberté.
Parfois nous étouffons dans nos emplois du temps serrés. Tout nous apparaît ici tellement important que nous oublions que tout est "ailleurs", là où ne se comptabilisent pas les choses. Ailleurs : avec le Père, le Fils et l'Esprit-Saint.
Le XXe siècle affole l'esprit le plus sage et lui donne le vertige. Des multitudes d'hommes, de femmes doivent se porter volontaires de la prière, du silence, de la méditation.
Asseyons-nous !
Ouvrons la Bible, ouvrons notre livre de prière. Lisons.
Peut-être ne retiendrons-nous qu'un seul mot : il sera suffisant pour nous accompagner dans le jour.
Asseyons-nous ou, si nous le pouvons, prosternons-nous, inclinons-nous.
Ayons un tout petit lieu dans notre habitation, un lieu où nous nous retirerons pour penser la vie, pour prier la vie, pour choisir la vie.
J'ai pris racine en toi, mon Dieu, ma terre sainte.
Dans ta patience, dans ta tendresse, j'ai pris racine.
Je plonge au secret de toi, mon Dieu, ma source fraîche.
Je guette ta vie aux origines et aux confins de mon être.
Je vais plus avant, plus avant toujours...