C’est un sentiment étrange : chaque fois, face à cette vallée dont je maîtrisais mal la langue et les coutumes, je me sentais arrivé. J’admirais longuement les reliefs de ce paysage qui avait vu naître mon père. Pour décrire cette sensation lorsqu’on plonge le regard en contrebas dans la vallée des Lazhars, mon père a toujours parlé d’”étendre ses yeux”, comme on parle d’étendre ses jambes après une journée éprouvante. Je n’ai jamais trouvé mieux pour décrire cette expérience.