Tahar s'est assis au piano, (...). Il n'avait pas de partition devant lui. Quelqu'un a toussé dans la salle. Tahar portait une chemise blanche trempée de sueur. On voyait sa peau, son poil au travers. C'était le seul parmi nous qui portait de vrais souliers propres. Il émanait de lui un mélange de feu et de glace, comme s'il était à la fois la personne la plus saoule et la plus sobre de l'assemblée (...). Tahar a fait un signe de tête comme pour dire je suis prêt. A qui s'adressait ? A lui-même ? A Vincent ? Je me lance, a-t-il fait de la tête, et il a commencé à jouer du piano.
(Adieu)