AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Blandine54


La présence des Juifs au sein de la société française n'est cependant pas perçue comme un problème d'une importance cruciale pour la Couronne jusqu'au règne de Louis VII (r. 1137-1180). Les choses changement nettement avec son fils, Philippe II dit Auguste (r. 1180-1223). Ce dernier prête foi, à l'instar d'un nombre croissant de chrétiens, à la rumeur maligne selon laquelle les Juifs rejoueraient régulièrement la crucifixion en tuant de jeunes garçons chrétiens - à Paris, on vénère même les "reliques" de l'un d'eux, Robert de Pontoise, prétendument assassiné en 1179. Au tout début de son règne, en 1181, voire en 1180, Philippe Auguste ordonne le pillage des synagogues (à l'heure des offices) des Juifs du domaine royal - judei nostri, " nos Juifs", comme les désigne la langue administrative de l'époque. Le roi les prend en otages et exige qu'ils lui remettent les objets précieux que détiennent les sanctuaires synagogaux. Il envoie ses hommes fouiller leurs maisons afin de trouver les preuves que, en échange de prêts, ils auraient illégalement pris en gage des calices et des patènes servant à consacrer le vin et les hosties de l'eucharistie, ou des chandeliers d'église. Il contraint aussi la communauté, pour récupérer son bétail et les retours sur obligations confisqués, à s'acquitter d'une somme faramineuse, qui représente peut-être une fois et demie le revenue annuel de la Couronne. Les autorités dévaluent ces obligations de 20%, apparemment afin qu'il ne soit pas dit que les profits de la Couronne sont entachés d'usure. Ayant réussi de la sorte à saisir la plus grande part des biens mobiliers des Juifs, Philippe Auguste finit par décréter leur expulsion du domaine royal autour du mois d'avril 1182.
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}