L’un de nos voisins de ruelle était un bandit. Pas bien dange-reux, enfin, c’est ce qu’il nous semblait. Son activité princi-pale, d’après le peu que nous savions de lui, consistait à voler un peu de tout – grille-pain, vaisselle, lampes – au-delà des limites de notre royaume, pour revendre son butin à très bon prix dans son garage, le samedi matin, aux mères de famille de notre quartier qui détenait le titre incontesté de quartier le plus pauvre de la ville.