LE RÊVEUR D’ESPACE
Extrait 2
Grands horizontaux,
peinture et poésie de Claude Margat
Rivière et cieux versés en soi débordent pour se perdre
dans l’océan du papier où, tour à tour visible et invisible,
le Rêveur d’espace continue sa marche solitaire qui appelle
les sources et les souffles. Muni d’encre et de pinceaux, il
donne vie à sa vision et trace le Trait, harmonieusement
plein et vide, les sables rythmés d’herbes sous le vent, sols
arasés du monde révélés par de simples roseaux ou d’inouïes
floraisons. Yin et yang tel soleil et lune, corps et âme fondus
dans le clair-obscur d’un amour sans bornes, coiffé de silence
il revient des déserts orangés pour étendre une parole sur le
jade du papier, lui rendre sa pulsation dans le bleu d’un Val
qui ne meurt jamais. Car là où se tient l’arpenteur méditant,
là est le poème où pousse et éclot la fleur cachée du sens.